L'ensemble des connaissances (appelées le "bagage") demandées à un élève qui entre en sixième suppose la maîtrise et le développement harmonieux d'élèments psychologiques, moteurs, affectifs et intellectuels. Comment imaginer, en effet, qu’un enfant miné par des souffrances affectives puisse avoir envie de franchir le pas qui le conduirait vers l’autonomie? C'est pourquoi il est important d'écouter les enfants, d'essayer de les comprendre, de les rassurer et de les aider, pour leur donner envie de devenir des adultes heureux.
Les enfants à qui on a raconté beaucoup d'histoires, ont en général moins de difficultés à se lancer dans l'apprentissage de la lecture. A l'entrée en 6ème, ils maîtrisent donc mieux les nombreux codes qui sont associés à la lecture ou à l'écriture, tels que le plaisir de l'intrigue, le rythme de la phrase, la reconnaissance des mots, le sens des syllabes mises bout à bout, etc. Il est toujours temps de prescrire à votre enfant une cure de belles histoires.
Dans l’inventaire des prérequis, on considère en priorité la curiosité qui se développe au cours des activités où l'enfant a l'occasion de voir des documents de natures différentes : des journaux, de la publicité des programmes de télévision, des livres de poésie, des cahiers de musique, des recettes de cuisine,... On leur demande, non pas de les lire (ils ne savent pas), mais de les reconnaître par leur forme, leur typographie, leur longueur ou encore leur mise en page. On leur demande de les reconnaître et de les nommer.
Un deuxième prérequis indispensable concerne l’écoute de la langue et la capacité de l'enfant à être attentif aux propos de l'enseignant, ou bien à ce qui l'entoure, en fonction des consignes qui lui sont données. Il faut savoir en effet que si tous les enfants découvrent le langage, et reproduisent par imitation les sons entendus, certains, en revanche, pour des raisons qui tiennent à l’attention ou à leur physiologie, n’acquièrent pas la même précision dans la distinction des sons proches (ch-j, p-b,f-v…) et, de ce fait, se montrent incapables d’analyser les mots de façon satisfaisante.
On remarque aussi que si l’écoute de textes littéraires prépare l’entrée dans la lecture, il s’avère pourtant que ces découvertes se montrent insuffisantes lorsque l’enfant ne possède pas les tournures les plus élémentaires de notre langue de tous les jours. Mieux on parle, plus on a de chances de mieux lire, puisqu’on ne peut se laisser surprendre ni par le vocabulaire ni par le style. C’est pourquoi la maîtrise du langage reste une priorité de l’école maternelle, afin de donner leur chance aux enfants qui, dans leur famille, n’auraient pas bénéficié d’un bain de langue efficace. Il est toujours temps d'aider votre enfant à reformuler ses phrases, et à construire des passerelles entre l'oral et l'écrit.