Les méthodes communicatives sont les plus volontiers employées par les professeurs de langues aujourd'hui. Elles sont récentes puisqu'elles ont vu le jour à la fin des années 70 face au constat d'échec des méthodes traditionnelles d'apprentissage. D'une part, les méthodes communicatives offrent le plus de qualités pédagogiques, et donc de succès; d'autre part, elles sont de très loin les moins rébarbatives pour les élèves.
Les méthodes traditionnelles enseignent la langue par un apprentissage systématique de la syntaxe et du lexique: on apprend à l'élève une règle de grammaire, et on lui fait faire des exercices qui illustrent cette règle. Pour le vocabulaire, l'élève apprenait des listes de mots organisées autour de thèmes (les animaux, la maison,...). Dans cet apprentissage hors contexte, sans situation de communication, l'enfant ne retenait pas, à long terme, ce qui lui était enseigné.
Les approches communicatives mettent l'accent sur l'action. Il s'agit d'apprendre à faire, en langue étrangère: apprendre à se présenter, à échanger des opinion, à porter un jugement, à exprimer ses sentiments, à bâtir des hypothèses,.... Les enseignants utilisent des documents authentiques (comme un enregistrement du journal télévisé) ou créés (comme un dialogue dans un manuel) qui montrent la vie réelle: on parle des nouvelles du pays ou on lit comment font les habitants dans une situation de la vie courante (aller faire ses courses, par exemple). Il y a toujours un contexte et une action ( mouvement ou parole ), qui permettent à l'élève de comprendre la situation de communication.
C'est donc la capacité à agir, à parler en langue étrangère qui prime sur la perfection ou la richesse des mots utilisés.
Dans un dialogue, on s'interrogera sur les rôles et les relations entre chacun des protagonistes, ainsi que sur leur motivation communicative (pourquoi se parlent-ils?). On pourra les imiter. Les jeux de rôles auront un sens pour les élèves, et ouvriront la possibilité de variations lexicales et sémantiques: si la dame du dialogue dans la boulangerie s'interroge sur les prix des pâtisseries, l'élève pourra reprendre une partie du dialogue en faisant comme si il se posait des questions sur le prix ou les arômes des boissons. Ce ne sera pas une simple répétition de phrases, inutilisable dans la vie courante. Au contraire, l'enfant pourra s'approprier l'objectif linguistique recherché, et utiliser ce qu'il a appris.
L'enseignant lit un texte et le distribue à ses élèves qui le relisent silencieusement. Chacun aura compris au moins certains passages de l'extrait. L'enseignant va commencer un exercice de reformulation phrase par phrase, ou paragraphe par paragraphe, afin que chaque élève puisse exprimer avec ses mots ce qu'il a compris du texte; par exemple, si un paragraphe décrit les méthodes utilisées par un personnage dans le cadre de son activité professionnelle, on fera résumer ce passage à l'élève : « dans le premier paragraphe, Frédéric explique son nouveau travail à ses parents ». Si l'enseignant le juge bon, il peut, par la suite, expliquer en détail ces méthodes. Mais dans un premier temps, l'objectif est de chercher ensemble à expliquer le sens global du texte, et non de faire une explication détaillée. Le sens précis des mots inconnus est souvent éclairé par le contexte; si ce n'est pas le cas, les mots peuvent être expliqués à l'aide de synonymes, de périphrases, de gestes ou de dessins.
Les méthodes communicatives nécessitent une participation active des élèves, qui sont en général enthousiastes et éprouvent du plaisir à s'exprimer dans une nouvelle langue. Ils se l'approprient au fur et à mesure qu'ils la découvrent. Ils réutilisent plus tard, et de façon naturelle, les éléments linguistiques étudiés. C'est ainsi qu'au fil de l'apprentissage, l'élève saura déchiffrer seul un texte sans ouvrir son dictionnaire à chaque instant, et ainsi gagner une certaine autonomie dans son travail. Par ailleurs, les approches communicatives sont celles qui ont le moins recours à la langue maternelle des élèves, tout en étant sécurisantes, puisque le sens est peu à peu dévoilé par les compétences conjointes de compréhension et d'expression de la classe.