L'orthophoniste, qui travaille sur prescription médicale, a pour rôle de prévenir et de guérir les troubles de langage ou de communication chez l'enfant (80%) et chez l'adulte, à l'écrit comme à l'oral. Profession presque exclusivement féminine (95%), l'orthophoniste doit faire preuve de patience, d'écoute et de pédagogie pour faciliter la correction des troubles. L'orthophoniste doit régulièrement mettre à jour ses connaissances et connaître les dernières avancées de la recherche en psychologie, neurobiologie, linguistique etc.
Il y a actuellement près de 15000 orthophonistes en France. Pour exercer, il faut avoir un certificat de capacité orthophonique (C.C.O).
L'accès à la formation est possible normalement dès l'obtention du bac (S de préférence). De fait, certains UFR exigent de plus en plus des étudiants qu’ils aient un bac +1 ou un bac +2 (licence en science du langages ou en psychologie).
L'admission a lieu ensuite sur concours. La sélection, assez sévère, se fait sur numerus clausus national: 2 à 3% d'admis. Elle comprend un écrit (orthographe, grammaire, syntaxe, analyse logique, contraction de texte, dissertation) et un oral testant la motivation, l’expression orale, la mémoire, les capacités de narration et les aptitudes psychiques et sensori-motrices des candidats.
Etant donnée la difficulté du concours, des instituts privés proposent une préparation.
La formation dure 4 ans. Elle se répartit entre enseignements théoriques et stages pratiques.
Les enseignements théoriques recoupent de nombreux domaines: sciences du langage, neurologie, neuropsychologie, psychologie, anatomie et troubles de l'audition et de la phonation, méthodes de rééducation, ateliers thérapeutiques, ateliers de lecture etc.
En première année, les étudiants doivent effectuer 40 demi-journées de stage d'observation. En deuxième et troisième années, cela passe à 72. Le stagiaire doit réaliser deux rapports de stage. La dernière année se compose essentiellement de stages d'observation et de participation.
Pour obtenir le C.C.I, le candidat doit avoir validé ses modules, ses journées de stage et rédigé un mémoire de fin d'études.
La formation a lieu à l'université dans l'un des 14 UFR de médecine suivants: Besançon, Bordeaux 2, Lille 2, Lyon 1, Marseille 2, Montpellier 1, Nancy 1, Nantes, Nice, Paris 6 (Pitié-salpêtrière), Strasbourg 1, Toulouse 3 et Tours.
A cause du numerus clausus très fort, le taux de chômage est quasiment inexistant. La majorité des orthophonistes travaille en libéral. Il existe de plus en plus de cabinets groupés. Les salariés du public travaillent en hôpitaux (dans les services de pédiatrie, neurologie, d'ORL et de rééducation fonctionnelle). Les salariés du privé exercent dans des centres spécialisés tels que les instituts médico-pédagogiques ou les centres d'accueil des personnes handicapées.
Après quatre ans d'exercice, l'orthophoniste peut intégrer après un concours l'Institut de Formation des Cadres de Santé.
Les titulaires du certificat d'aptitude d'orthophoniste ont accès de plein droit aux troisièmes années de licence (L3) de sciences de l'éducation, sciences sanitaires et sociales et sciences du langage. En dehors du cursus LMD, ils peuvent aussi faire un DU (diplôme d'université) dans différentes spécialisations telles que l'autisme, la gériatrie, l'handicap, la neuropsychologie et l'orthophonie à proprement parler.