Les IEP (Instituts d'Etudes Politiques), appelés "Sciences Po", sont des écoles de bonne réputation qui forment des étudiants à toute une panoplie de métiers à vocation intellectuelle que ce soit dans les administrations, les entreprises ou encore les ONG. Le nombre de candidats augmente d'année en année. S'adressant à des étudiants cultivés, il s'agit d'une formation ouverte sur le monde contemporain et sur ses enjeux. D'où l'acceptation au sens large du mot "politique". Les candidats en ressortent avec une solide culture polyvalente.
Il existe beaucoup de manières d'accéder à un IEP. On y accède généralement après un concours très sélectif.
Il y a d'abord la procédure "classique", qui est, dans ses grandes lignes, commune à tous les IEP.
Depuis 2008, six IEP (Rennes, Lille, Aix, Lyon, Toulouse et Strasbourg) ont un concours commun.
Les épreuves des concours varient selon les IEP: certains sont réputés plus facile que d'autres. Cela dépend en fait surtout de vos compétences dans certaines matières. Il est important que vous vous renseigniez à l'avance pour cibler vos révisions.
Il existe aussi la "voie internationale": elle s'adresse aux lycéens français ayant obtenu un diplôme équivalent du bac à l'étranger. L'admission se fait sur dossier, lettres de recommandation, étude du niveau de langues, lettre de motivation, épreuves en entretiens oraux.
Enfin, la procédure un peu atypique dont on entend parfois parler dans les médias: l'admission des jeunes de ZEP, présélectionnés au sein de leur lycée. Leur dossier est examiné par la commission et ils doivent passer un entretien oral.
La formation en IEP dure cinq ans: les étudiants reçoivent le diplôme de master, mais pas celui de licencié. Il y a en moyenne 20 heures de cours hebdomadaires.
L'enseignement dans les premières années ne vise aucun métier particulier. Il s'agit d'un enseignement pluridisciplinaire et général incluant du droit, de l'économie, de l'histoire, de la science politique, de la géographie, de la sociologie et des langues vivantes. La formation vise non seulement à l'acquisition d'une culture générale conséquente, mais aussi à acquérir un esprit de synthèse et à savoir s'exprimer, souvent surnommé esprit "Sciences-Po". Un début de spécialisation a lieu généralement en deuxième année.
Les IEP proposent ensuite des masters très différents. Certains sont professionalisants, d'autres sont orientés vers la recherche. La liste est disponible sur les sites Internet des IEP. Les cursus de certains instituts incluent une année à l’étranger.
L'IEP de Paris offre des formations internationales dans des instituts délocalisés: cycle franco-allemand à Nancy, ibéro-américain à Poitiers, est-européen à Dijon, euro-méditerranéen à Menton, et le Havre qui accueille des étudiants français et étrangers pour un premier cycle axé sur l’Asie.
Il ne faut pas oublier que certains IEP ne sont pas gratuits. Les frais de Sciences Po Paris par exemple sont de 500 à 5 000 €/an selon le revenu. Pour les autres, il faut compter entre 400 et 800€.
Il y a neuf IEP: IEP d'Aix, EP de Bordeaux, IEP de Grenoble, IEP de Lille, IEP de Lyon, Science Po Paris, IEP de Rennes, IEP de Strasbourg, IEP de Toulouse. Tous sont des établissements publics.
Il existe un classement mis à jour chaque année. On le trouve sur Internet et dans la presse. Sciences-Po Paris reste, de loin, la formation la plus prestigieuse. Viennent ensuite Lille et Bordeaux.
Les chiffres valent pour Sciences-Po Paris, mais nous pouvons presque généraliser à l'ensemble des IEP: le diplôme en poche, les anciens étudiants se dirigent vers l’audit et le conseil (21%), la banque, la finance et l’assurance (15%), les médias, la presse et l’édition (11%), l’administration publique (10%), l’industrie, l’énergie, les transports (10%).
Nous ne pouvons détailler ici tous les métiers possibles après le diplôme d'un IEP. Pour cela, vous devez vous rendre sur le site web du master visé et consulter la liste des débouchés, souvent exhaustive. Cependant, plusieurs directions sont possibles: les élèves ont donc le choix entre trouver le poste qui leur convient (la recherche peut durer quelques mois), soit continuer leurs études en troisième cycle (doctorat dans un IEP, à la fac ou dans un institut de recherche), soit préparer les concours de la haute fonction publique. Les plus ambitieux tentent l'ENA (Ecole Nationale d'Administration).