Après la Révolution, la France est un pays où se succèdent différents régimes politiques : Empire, Monarchie, République. Aux changements politiques, s'ajoutent les transformations de la société. La France connaît elle aussi les révolutions industrielles qui permettent un fort développement du pays.
La Seconde République, qui se veut démocratique et libérale, ainsi que le suffrage universel masculin sont proclamés après la révolution de février 1848. Les Français, ruraux à 75% y adhèrent pleinement d'autant plus que de nombreuses décisions politiques et symboliques sont prises comme la plantation d'arbres de la liberté, l'abolition de l'esclavage et le rétablissement de libertés: presse, réunion…
Les mesures sociales prises ne permettent pas de résoudre la crise économique et les problèmes sociaux. Ainsi l'annonce de la fermeture des Ateliers nationaux crées pour résorber le chômage entraîne le soulèvement des ouvriers parisiens. Cette insurrection, les Journées de juin est réprimée et se termine par un bain de sang. La République sociale laisse alors la place au parti de l'Ordre, soucieux de préserver l'ordre social et la propriété. Ce parti soutient l'élection de Louis Napoléon Bonaparte comme Président en espérant pouvoir le manipuler. Les conservateurs remportent les élections législatives de mai 1849 mais craignent les socialistes.
Un conflit s'instaure entre le Président, qui veut rétablir l'Empire et moderniser l'économie, et les conservateurs qui votent des lois réactionnaires et sont pour la Monarchie. L'Assemblée refusant de réviser la Constitution qui interdit la réélection immédiate du Président est dissoute et le suffrage universel, qu'elle avait voulu limiter, est rétabli. Les réactions plus vives en Province sont vite réprimées et le Coup d'Etat du 2 décembre 1851 est approuvé par plébiscite (Victor Hugo part en exil). Le Second Empire, approuvé aussi par un plébiscite, est proclamé le 2 décembre 1852.
L'empereur qui tient son pouvoir du peuple et qui le consulte par plébiscite, a tout le pouvoir exécutif et a seul l'initiative des lois. En réalité, vu l'organisation du système, c'est lui qui contrôle tout.
La France est sous surveillance, les grandes libertés publiques sont suspendues et toute opposition est bâillonnée.
A partir de 1859, l'Empire se libéralise et s'oriente vers le parlementarisme. Des libertés sont rétablies afin de trouver de nouveaux soutiens. Cela permet la renaissance de l'opposition alors que la politique extérieure est impopulaire (question romaine, expédition du Mexique). -Les élections de 1869 voient le succès du Tiers-Parti et la progression des républicains. Emile Ollivier est alors chargé de former un gouvernement " représentant fidèlement la majorité du Corps législatif ". L'Empire dont les réformes ont été plébiscitées en mai 1870 semble alors solide. Pourtant la défaite à Sedan face aux Prussiens met fin à ce régime et la République est proclamée le 4 septembre 1870 à Paris.
La France connaît une forte expansion économique due en partie à une conjoncture favorable et en partie à la volonté de l'empereur, influencée par les idées des Saint-Simoniens. Napoléon III s'intéresse au sort des masses et privilégie le développement économique : le crédit est favorisé par la création de grandes banques de dépôt ;un grand intérêt est porté aux transports, aux grands travaux (Canal de Suez, travaux du baron Haussmann) et aux échanges commerciaux (traité de commerce avec l'Angleterre en 1860).
La République a été proclamée alors que la France était encore en guerre contre la Prusse. Les Parisiens qui ont résisté au siège pendant tout l'hiver se sentent humiliés lorsque Thiers accepte l'entrée et le défilé des Prussiens en mars 1871. Les décisions de supprimer la solde de la garde nationale et d'enlever les canons sur les hauteurs de Montmartre entraînent la révolte, la Commune de Paris, qui s'achève par un affrontement sanglant entre Communards et Versaillais commandés par le maréchal Mac-Mahon : environ 20 000 morts, 30 000 arrestations et des condamnations à la déportation sont prononcées.
Bismarck qui a signé l'armistice avec le gouvernement provisoire de Défense nationale, exige des élections. Celles-ci avantagent les monarchistes favorables à la paix. Adolphe Thiers est désigné comme " chef du pouvoir exécutif de la République " et signe le 10 mai 1871, le traité de Francfort par lequel la France cède l'Alsace et le Nord de la Lorraine et s'engage à verser 5 milliards de francs-or d'indemnités de guerre. La République est menacée par la restauration de la monarchie et Thiers (président de la République depuis août 1871), partisan d'une République conservatrice doit démissionner en 1873. Il est remplacé par Mac-Mahon (de famille légitimiste) qui instaure une politique d' "ordre moral " en vue de préparer une nouvelle " Restauration " avec le comte de Chambord.
En 1875, trois lois constitutionnelles fixent les bases du régime : le président est élu pour sept ans, le pouvoir législatif est confié au Sénat et à la Chambre des députés. Aux élections de février 1876, les républicains deviennent majoritaires et le régime évolue vers le parlementarisme. Mac-Mahon renvoie alors le président du Conseil Jules Simon et dissout la Chambre des députés : c'est la crise du 16 mai 1877. La majorité républicaine, confirmée par les élections d'octobre 1877 se retrouve au Sénat en janvier 1879. Mac-Mahon démissionne alors et est remplacé par le républicain Jules Grévy. La République est aux mains des républicains.
Les républicains au pouvoir doivent faire face à l'opposition des monarchistes, des bonapartistes et des radicaux. Ils lancent une série de réformes et prennent des mesures symboliques. A l'initiative de Jules Ferry, les lois scolaires de 1881 et1882 instaurent l'enseignement primaire gratuit, obligatoire et laïque. Une série de lois assure l'exercice des grandes libertés : liberté de réunion, de presse... En 1905 aura lieu la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
En 1914, la France compte 39 millions d'habitants, dont 56% sont des ruraux. On assiste à un exode rural avec la mécanisation des campagnes. Avec l'industrialisation apparaît la classe ouvrière (30% de la population active). Celle-ci s'organise et revendique de meilleures conditions de travail. Le syndicat CGT, Confédération Générale du travail est créé en 1895.
De graves troubles éclatent en 1907 dans les vignobles du Midi et le 17ème régiment d'infanterie refuse de tirer sur la foule et fraternise avec elle. Clémenceau qui réprime les différents mouvements devient le " briseur de grèves et le premier flic de France". Malgré tout des réformes sociales sont votées en faveur des ouvriers : journée de 10 heures pour les enfants et les femmes, augmentation des salaires…La France connaît aussi une instabilité ministérielle. L'extension coloniale se poursuit et des tensions ont lieu avec l'Allemagne.
La période 1848-1914 a été celle des transformations majeures en France. Après des tâtonnements, la République semble être bien établie malgré les troubles sociaux intérieurs et les menaces extérieures (poudrière des Balkans, Allemagne). Cette période a été riche sur le plan scientifique et culturel : peinture, littérature… La période précédant la guerre de 1914-18 sera appelée par la suite, la Belle Epoque.