Entre 1850 et 1914, des changements territoriaux ont lieu en Europe. Les grandes nations contrôlent leur territoire mais les revendications de minorités nationales existent. A cela s'ajoutent les conflits d'intérêts des grandes nations.
Entre 1850 et 1914, des changements territoriaux ont lieu en Europe. Les grandes nations contrôlent leur territoire mais les revendications de minorités nationales existent. A cela s'ajoutent les conflits d'intérêts des grandes nations.
Si les mouvements lors des révolutions du "printemps des peuples" de 1848 échouent partout, ils secouent néanmoins la Confédération germanique, l'empire d'Autriche et les Etats italiens.
La volonté de construire une nation se développe parallèlement à l'industrialisation et à la croissance des échanges commerciaux freinés par les barrières douanières.
Les relations internationales évoluent. Ainsi, l'empereur français Napoléon III est partisan d'une révision des frontières de l'Europe, issues du Congrès de Vienne en 1815, qui tienne compte du principe des nationalités.
Elle se fait autour du Piémont avec des interventions étrangères.
Le royaume de Piémont-Sardaigne, Etat libéral rêve de l'unité de la péninsule et le Premier ministre, Cavour, s'allie à la France contre l'Autriche qui domine le Nord du pays. Malgré la victoire sur les Autrichiens (Solférino, 1859), seule la Lombardie est rattachée au Piémont car la France signe la paix avec l'Autriche. Après des soulèvements patriotiques, des plébiscites rallient au royaume les Duchés ( Parme, Modène, Toscane) et la Romagne. Au Sud, Garibaldi débarque en Sicile avec ses " chemises rouges " de "l'expédition des Mille" et conquiert Naples en octobre 1860. L'unité se fait et Victor- Emmanuel II est proclamé roi d'Italie "par la grâce de Dieu et la volonté de la Nation" en mars 1861.
L'unité s'achève avec l'annexion de la Vénétie en 1866 (après Sadowa) et après la défaite de la France en 1870 qui ouvre aux Italiens les portes de Rome, qui devient alors la capitale.
Il existe des signes de la volonté d'unification avec la constitution par la Prusse de l'union douanière du " Zollverein " en 1834, le Parlement de Francfort élu en 1848. -Néanmoins, les divisions aussi bien culturelles que religieuses et industrielles demeurent en 1850. La rivalité entre la Prusse et l 'Autriche augmente à l'intérieur de la Confédération germanique.
En 1862, Bismarck devient chancelier de Prusse et organise l'unité autour de la Prusse, sans l'Autriche. Il opte pour la solution de la Petite Allemagne avec le soutien de la Nationalverein.
L'unité résulte de guerres. L'Autriche qui s'opposait au projet de Confédération d'Allemagne du Nord, est vaincue à Sadowa en 1866. L'Allemagne s'organise alors en Confédération de l'Allemagne du Nord et en quatre Etats au Sud. C'est la victoire sur la France qui achève l'unité avec la proclamation de l'Empire allemand le 18 janvier 1871 à Versailles. Bismarck a alors comme priorité le renforcement de l'unité de cet Empire fédéral de 25 Etats avec la création d'une monnaie unique, le recours à une politique de germanisation à l'égard des minorités.
Après le départ de Bismarck en 1890, Guillaume II lance la " Weltpolitik " et arme son pays. Les mouvements pangermanistes réclament en outre la création d'une Grande Allemagne en Europe centrale " Mitteleuropa ".
C'est la famille des Habsbourg qui dirige l'empire regroupant plusieurs nationalités : Allemands, Hongrois, Slaves, Italiens, Roumains.
Après la défaite de Sadowa en 1866, la solution du fédéralisme ayant été rejetée, par le compromis de 1867 l'empereur d'Autriche François-Joseph devient roi de Hongrie. C'est la constitution d'une double monarchie, l'Autriche-Hongrie, chacune des parties gardant un gouvernement et un Parlement propre chargé des affaires intérieures. Les Hongrois mènent une politique de magyarisation brutale dans leur pays qui déplait aux minorités. Malgré les divisions, l'unité se fait autour de l'empereur et autour du prestige de Vienne, capitale culturelle.
Livres :
L'Empire, constitué de territoires conquis par les Russes, est le plus vaste Etat du monde. Les minorités sont soumises à une politique de russification. La Russie, à la tête de laquelle se trouve un tsar de la dynastie des Romanov est une autocratie. A la fin du XIXème siècle, des efforts de modernisation avec des capitaux étrangers sont entrepris, ce qui a pour conséquence de transformer la société : une classe ouvrière apparaît en même temps qu'une classe moyenne, des partis révolutionnaires voient le jour…Face aux menaces, Nicolas II accepte l'élection au suffrage universel d'une assemblée, la Douma, qui en réalité n'aura aucun pouvoir.
Une grande partie des Balkans est contrôlée par l'Empire Ottoman, " l'homme malade de l'Europe ". Les Turcs sont fragilisés par l'indépendance de la Grèce (1830) et par les mouvements d'autonomie de la Serbie et de la Roumanie. En plus de ces tensions internes, l'Empire doit compter avec les grandes puissances européennes qui ont chacune leur point de vue. Le Royaume-Uni veut protéger les routes maritimes qui mènent aux Indes, la Russie soutient les minorités slaves et orthodoxes, la France veut étendre son influence et l'Autriche-Hongrie surveille de près la Serbie.
Après des soulèvements un peu partout, de nombreux Etats sont constitués avec le traité de San Stefano imposé en 1878 par les Russes. Mais l'Europe craint l'influence de la Russie sur les Balkans et des changements de frontières ont lieu avec le Congrès de Berlin en 1878. Des espaces politiques artificiels concentrent une mosaïque de peuples et les Balkans deviennent une zone où les grandes puissances s'affrontent directement.
On parle en effet de la poudrière des Balkans. En 1908 l'Autriche annexe la Bosnie-Herzégovine. Une première guerre a lieu en 1912 qui chasse pratiquement les Turcs d'Europe mais qui déchire ensuite les pays vainqueurs aux revendications territoriales multiples. La Macédoine est ainsi revendiquée par les Serbes, les Grecs et les Bulgares alors que l'Italie obtient la création de l'Albanie. En 1913, c'est la Serbie qui inquiète avec son rêve d'unifier tous les Slaves du Sud.
Les grands Etats européens ne sont pas épargnés par la montée du nationalisme. L'Irlande réclame son autonomie, voire son indépendance et le Home Rule est voté en 1912. Au sein même de l'Irlande les tensions existent entre Protestants et les Catholiques. De même les Tchèques veulent affirmer leur différence et leur identité face aux Allemands.
Le nationalisme fait aussi recette en France et en Allemagne. Cela passe par la formation patriotique avec l'instruction et les livres scolaires, avec le culte de l'armée et des lieux symboliques. Alors que l'Allemagne rêve d'un rôle mondial et que le pangermanisme se développe, la France se replie sur son chauvinisme. En France, c'est le temps de l'antisémitisme et de l'anti-germanisme.
Entre 1850 et 1914, l'espace européen se structure et se simplifie avec l'apparition de nouveaux Etats. L'Europe qui passe de 60 Etats à une vingtaine en 1914, reste essentiellement monarchique et de forts liens de famille existent entre les différents pays. Ainsi, la Reine Victoria est appelée la " grand-mère de l'Europe ". En 1914, seuls trois pays sont des Républiques : la France, la Suisse et le Portugal. Les monarchies souvent autocratiques avant 1850 progressent vers la démocratie avec l'adoption de constitutions ou de lois élargissant les libertés et le droit de vote. Ainsi le suffrage universel gagne du terrain.
Cette monarchie parlementaire dominée par les aristocrates s'engage vers la démocratisation qui accompagne le libéralisme économique. Le droit de vote est resté longtemps censitaire et lié à la propriété. Le vote des femmes revendiqué par les suffragettes ne sera effectif qu'en 1918.
Les grandes libertés publiques et fondamentales sont accordées et des mesures sociales importantes sont prises en 1908 et 1909. La démocratie s'affirme encore plus avec le Parliament Act en 1911 qui renforce le rôle des représentants élus à la Chambre des Communes au détriment des représentants nommés par le roi à la Chambre des Lords. Malgré ces avancées vers la démocratie, il ne faut pas oublier la question irlandaise.
Ils représentent bien l'idée de la démocratie étant le premier pays à s'être doté d'une Constitution en 1787 et d'institutions démocratiques. C'est le pays de la liberté où règnent la séparation des pouvoirs et le bipartisme. Néanmoins la pratique semble être toute autre. Les différences de mentalité entre le Sud et le Nord aboutissent à la Guerre de Sécession (1861-1865). En outre, le refus de toute discrimination ne se vérifie pas dans la réalité : sort des Indiens, des Noirs, des esclaves et pas de droit de vote pour les femmes. Des changements sont faits après la guerre : abolition de l'esclavage en 1865, droit de vote sans distinction de race en 1868 (13 et 15ème amendement). Malgré la ségrégation qui persiste, les Etats-Unis sont un pays qui attire grâce à son industrialisation et sa croissance rapides.
L'Empire allemand, le " Reich " est gouverné par l'empereur " Kaiser " qui nomme le chancelier. Il n'y a pas de régime parlementaire et c'est la Prusse qui domine l'Empire. De 1871 à 1890, le Reich est consolidé par Bismarck. Ce conservateur tente de germaniser les minorités et adopte des lois sociales afin d'affaiblir les socialistes. Après 1890, Guillaume II mène une politique conservatrice. L'Allemagne, devenue puissance industrielle, voit apparaître une riche bourgeoisie et une classe moyenne.
Au XIXème siècle, ce pays rural autocratique ne connaît aucune forme de représentation nationale. Le tsar s'appuie sur une imposante bureaucratie et une police omniprésente ainsi que sur la religion orthodoxe.
Elle est gouvernée par un souverain tout puissant qui lui s'appuie sur l'Eglise catholique et sur un système d'encadrement répressif. Les libertés sont limitées et la Constitution reste purement formelle.
Au début du XXème siècle, le visage du monde et plus particulièrement de l'Europe est multiple et des revendications territoriales ou nationales créent des tensions un peu partout. L'équilibre européen semble fragile et des alliances sont établies : la Triple Alliance, défensive, avec l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, l'Italie et la Triple Entente avec la France, la Russie et le Royaume-Uni (seuls les deux premiers sont liés par une alliance militaire). L'Europe d'avant 1914 est donc constituée de deux blocs antagonistes qui développent leur impérialisme et leur nationalisme. L'attentat de Sarajevo mettra le feu aux poudres.