Le christianisme est l'une des trois grandes religions monothéistes avec le judaïsme et l'islam. Le christianisme marque la civilisation occidentale à travers la langue et la culture. Le christianisme est né en Palestine, en Judée (une province romaine d'Orient) de l'enseignement de Jésus de Nazareth. Celui-ci affirme être le Messie (le Christ) attendu par la religion juive : le christianisme est une religion révélée. La Bible chrétienne est constituée de la Bible hébraïque (l'Ancien Testament) et des Evangiles (le Nouveau Testament) dans lesquels le message du Christ a été recueilli. Après la mort de Jésus, ses disciples poursuivent son œuvre d'évangélisation dans l'Empire romain. Les persécutions dont ils sont l'objet n'arrête pas l'essor de cette nouvelle religion ouverte.
La Palestine est la région située au Proche-Orient entre la Méditerranée et le fleuve Jourdain. La Bible (Ancien Testament) dit que c'est la terre qui fut promise par Dieu à Abraham. Les Hébreux y furent conduits par Moïse et y créèrent le royaume d'Israël.
En 63 avant Jésus-Christ, les Romains envahissent la Palestine. Ils en font d'abord un royaume vassal dirigé par Hérode. En 6 après J.-C., le pays devient officiellement une province romaine sous le nom de Judée. Entre 26 et 36, le représentant de Rome est Ponce Pilate. Les habitants de Judée payent un tribut (impôt) à Rome. En contrepartie, Rome tolère le judaïsme et permet à la Diaspora (les Juifs exilés hors de Palestine) de pratiquer sa religion.
Les Juifs attendent la venue d'un Messie (Envoyé de Dieu) qui restaurera le royaume d'Israël, chassera les Romains, rétablira la justice sur Terre et sauvera l'Humanité entière en permettant à chaque homme d'entrer dans le royaume de Dieu.
La Bible est un ensemble de livres. L'Ancien Testament présente l'histoire des Hébreux et leur religion (la Torah est le fondement de la foi juive, c'est la Loi) : il est le livre sacré des Juifs. La Bible est également une réflexion sur la foi : l'alliance entre Dieu et un peuple. Elle permet aux Juifs de comprendre leur destinée. Rédigée longtemps après les événements, elle juxtapose des récits légendaires et des événements historiques. À l'origine écrite en hébreu, elle a été traduite ensuite en grec.
À Jérusalem, la vie religieuse est organisée autour du Temple qui est le sanctuaire unique des Juifs. Il est le lieu de la présence divine et abrite le signe de l'Alliance avec Dieu ; il est le lieu de culte des Juifs. Des pèlerinages s'y déroulent trois fois par an notamment à la Pâque. La vie sociale est influencée par le Temple gardé par la caste sacerdotale qui fait observer les prescriptions religieuses grâce à une cour de justice, le Sanhédrin. Dans les autres villes, la synagogue est le lieu des prières.
Né à Bethléem sous le règne de l'empereur Auguste, Jésus vit d'abord à Nazareth (Nord de la Palestine). Vers l'âge de trente ans, Jésus commence à prêcher. Il est d'abord baptisé dans le Jourdain par Jean-Baptiste qui annonce la venue imminente du royaume de Dieu et invite les Juifs à se repentir de leurs fautes. Il reconnaît en Jésus le Messie. Jésus commence à répandre son message sous forme de récits imagés, les Paraboles.
Son enseignement rencontre un écho favorable chez les couches sociales les plus pauvres de la population mais suscite la méfiance des dirigeants politiques et religieux aux yeux desquels il transgresse la Loi et provoque le désordre. Trahi par Judas, il est arrêté à Jérusalem après avoir chassé du Temple les marchands qui y pratiquaient leur négoce. Il est traduit devant Ponce Pilate et est condamné à mort, les habitants de Jérusalem n'ayant pas accepté sa grâce. Il est crucifié. La croyance en la résurrection de Jésus est le fondement du christianisme. Jésus est ressuscité puis monte au ciel (Ascension) d'où il envoie aux hommes son Esprit Saint le jour de la Pentecôte afin de leur annoncer la volonté de Dieu.
L'enseignement de Jésus est multiple.
C'est un message d'amour : Jésus prêche la Bonne Nouvelle (Evangile en grec). Il annonce le salut offert à tous et en particulier à ceux qui connaissent le malheur. Après la mort, ils connaîtront la vie éternelle au Paradis.
Jésus annonce le royaume de Dieu, c'est-à-dire le règne de Dieu sur le monde, l'instauration d'une nouvelle humanité.
Enfin Jésus montre un Dieu miséricordieux qui pardonne les péchés. Jésus fait le sacrifice de sa vie pour racheter les péchés des hommes.
La conversion est croire en Dieu en suivant l'exemple de Jésus. Il ne s'agit pas de respecter des formes ou des rites mais d'avoir une pureté de cœur et d'intentions : il faut aimer Dieu et son prochain, même son ennemi (la charité). Le message de Jésus s'adresse à tous car tout homme peut se convertir et ainsi se sauver (à la différence de la religion hébraïque). Mais celui qui n'est pas pur se verra exclus du royaume de Dieu.
Cependant, la mission de Jésus est très éloignée de celle que les Juifs attendaient de lui. Le Messie devait être un chef qui les libérerait de l'oppression et vaincrait leurs ennemis. Or Jésus prêche justement l'amour de son ennemi. Il n'est pas venu pour détruire mais pour accomplir la Loi, les Commandements de Dieu.
Après la mort de Jésus, les Apôtres (ses plus fidèles disciples) transmettent les paroles de Jésus, rassemblent les fidèles et fondent une Eglise. Les Evangiles, écrits après la mort de Jésus, racontent sa vie et expliquent son message. Ces livres sacrés pour les Chrétiens (ceux qui ont suivi Jésus) sont la base de la foi chrétienne. Cette Eglise va répandre la foi chrétienne dans l'Empire romain.
La nouvelle religion touche avant tout les Juifs de Jérusalem. Puis, à l'exemple de Saint Paul (l'un des Apôtres), des voyageurs créent des communautés chrétiennes dans d'autres villes. Leur vie est racontée les Actes des Apôtres (un des livres du Nouveau Testament) : ils sont pieux et désintéressés, vendant leurs biens au profit de la communautés. Après les Juifs, Saint Paul commence à convertir des païens. Ainsi peu à peu, le christianisme se détache du judaïsme pour devenir une religion universelle. Sa diffusion est considérable dans l'Empire, d'abord en Orient (Asie mineure, Grèce, Chypre) puis en Occident où Saint Pierre (l'un des Apôtres et premier évêque de Rome) s'installe à Rome avant d'être martyrisé.
Les succès du christianisme s'expliquent par les réponses qu'il apporte aux questions sur la création du monde, celle de l'homme et sur son destin après la mort. Le christianisme soulage l'inquiétude religieuse. L'Eglise adopte une organisation avec une assemblée de fidèles qui élit un évêque dans chaque communauté. Cet évêque donne les sacrements. Les évêques se réunissent en conciles pour fixer la doctrine. La vie de l'Eglise primitive est d'une grande simplicité. On dit des prières, on partage le pain, on s'occupe des pauvres.
De ce fait, la christianisation progresse. L'Orient est vite majoritairement chrétien. En revanche, dans la partie occidentale de l'Empire, le réseau des Eglises est beaucoup plus lâche et inexistant par endroits. À l'extérieur de l'Empire, des régions sont christianisées telle la Géorgie. Le mouvement est profond puisque aussi bien les milieux aristocratiques que les campagnes sont touchés. Les édifices chrétiens se multiplient dans les villes et le monachisme se développe.
Au début, le pouvoir romain ne s'inquiète pas des Chrétiens qui acceptent l'obéissance aux autorités. Mais bientôt, avec son succès, le christianisme apparaît comme un danger : les Chrétiens refusent le culte impérial et le port des armes dans l'armée. Ainsi ils semblent déstabiliser l'Etat. À partir du règne de Néron, les Chrétiens ont à subir l'hostilité du peuple et des autorités ; ils servent de boucs émissaires lors de crises (pendant l'incendie de Rome par exemple).
Sous l'empereur Trajan, en 112, être chrétien devient un délit passible de la mort mais bien que des persécutions existent, les Chrétiens ne sont pas systématiquement recherchés. Cependant leur prosélytisme (chercher à recruter de nouveaux membres) est interdit et, à partir de 250, sont systématiquement persécutés ceux qui refusent de sacrifier aux dieux de l'Empire. Lorsqu'ils sont condamnés, les Chrétiens subissent leur sort comme un martyre (une souffrance endurée pour la foi). En 177 sous Marc Aurèle par exemple, les Chrétiens sont martyrisés à Lyon (martyr de Sainte Blandine livrée aux lions).
À partir de 312, une politique plus favorable est adoptée par l'empereur Constantin. En 313, il accorde la tolérance par l'Edit de Milan. Les Chrétiens peuvent sortir de la clandestinité. En 325, l'empereur intervient dans les conflits religieux. Il se fait même baptiser peu avant sa mort en 337. Sous Théodose en 380, pour sauver l'unité de l'Empire, le christianisme est reconnu comme religion officielle. L'Etat se considère chrétien et le paganisme est interdit. L'Eglise de la fin de l'Empire romain est devenue riche et puissante ; le pouvoir du Pape, évêque de Rome, fait concurrence à celui de l'Empereur.
La Bible chrétienne se constitue, homogénéisant de ce fait l'Eglise. L'accord sur les textes qui la forme est réalisé, le Canon est adopté, l'orthodoxie se fixe : l'Eglise ne reconnaît qu'une seule croyance. L'organisation de l'Eglise se renforce avec un découpage territorial plus précis dont l'élément de base est le diocèse. L'évêque de Rome devient le chef de la religion chrétienne : c'est l'émergence de la papauté.
À côté de l'Eglise officielle, des hommes cherchent à retrouver la pureté de l'Eglise primitive : ils deviennent ermites ou moines et fuient le monde en se regroupant dans des communautés et en vivant dans l'isolement et la pauvreté.
En Occident, pour pouvoir triompher le christianisme s'est mêlé aux croyances locales païennes, respectant ainsi des traditions antérieures. On trouve ainsi dans la religion des reliques de croyances anciennes et des fêtes païennes se sont mêlées aux fêtes chrétiennes (Noël est à l'origine la fête de la lumière).
Les croyances chrétiennes sont fixées, en dépit des schismes et des querelles, par les conciles qui font appel à des autorités : celle de l'empereur ou celle du Pape. Ces conciles et les propositions qui en ont émanées sont toujours la base des croyances de l'Eglise.
En 325, le Concile de Nicée affirme la nature divine du Christ et fixe le Credo (ce qu'il faut croire). En 381, le Concile de Constantinople formule le dogme de l'unité et de la Trinité de Dieu, à la fois Père, Fils et Saint-Esprit.