L'aménagement des territoires a toujours été une grande préoccupation pour les hommes. La fonction d'un territoire déterminait son aménagement qui le valorisait. La généralisation des échanges, l'industrialisation, la richesse économique, le tourisme sont quelques exemples des causes des bouleversements actuels dans l'aménagement des territoires. La mondialisation est l'une des causes principales des mutations actuelles entraînant le remodelage des espaces géographiques et des hiérarchies.
Les hommes ont façonné les territoires dans lesquels ils vivent durant des siècles. L'appropriation est l'objectif de l'aménagement depuis toujours. Cette politique est voulue par les Etats pour des questions de souveraineté sur leurs territoires : l'Etat brésilien a réalisé les transamazoniennes pour imposer sa présence sur son territoire tandis que la Chine et la Russie font de même en Asie. Les réseaux de communication structurent les territoires : ils sont articulés autour de quelques pôles qu'ils mettent en relation.
L'aménagement des territoires aujourd'hui, avec la croissance de la population, exige une politique et des mesures réfléchies. C'est l'action des collectivités et des gouvernements. L'Etat a la charge des grands travaux destinés à relier ou à désenclaver des régions. Les collectivités accroissent leur rôle en exigeant un droit de regard sur les plans des infrastructures. Dans les pays les plus pauvres, les grandes entreprises multinationales peuvent devenir des partenaires dans l'aménagement des territoires qu'elles achètent aux collectivités locales.
À la fin du XX-ème siècle, l'économie ne s'inscrit plus dans un cadre national mais dans un cadre mondial. Les échanges sont à l'origine de ce phénomène : depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils se sont constamment accrus et désormais les économies s'échangent toutes sortes de produits et de services. Le commerce connaît une croissance supérieure à la production. Les progrès des moyens de transport et de communication y concourent tandis que les accords internationaux donnent à ces échanges un cadre légal. Une interdépendance des territoires résulte de cette mondialisation.
Les Etats ont su créer un contexte favorable à cette mondialisation en créant de vastes zones de libre-échange et en ouvrant leur économie sur le monde. Les entreprises devenues multinationales ont développé une sorte de division internationale du travail et ont délocalisé les productions à faible valeur ajoutée vers les mains-d'œuvre bon marché.
Aujourd'hui le monde semble avoir adopté une nouvelle organisation. Quelques Etats et quelques entreprises contrôlent les flux internationaux et leurs impulsions régissent le commerce et l'économie mondiale. Ces pôles dynamiques sont ceux de la Triade. Une périphérie s'organise autour de ces pôles en présentant de forts contrastes. Les Nouveaux Pays Industrialisés émergent et quelques uns parviennent à rejoindre le Nord tandis que les autres pays restent en développement (Pays en Voie de Développement et Pays les Moins Avancés) et subissent la mondialisation plus qu'ils n'y participent.
Les zones de libre-échange principales sont :
Mexique, Brésil (essentiellement dans le Sud), Afrique du Sud. L'Argentine aurait pu devenir un NPI mais connaît actuellement de graves problèmes. En Asie, les NPI sont appelés :
Depuis la crise de 1997, l'Indonésie et les Philippines ont reculé très fortement et ne parviennent pas à redécoller tandis que la Corée du Sud, la Thaïlande et la Malaisie opèrent des réformes structurelles. Les Pays les Moins Avancés sont situés en Afrique sahélienne, centrale et orientale (Burkina Faso, Niger, Tanzanie, Mozambique, Ethiopie, Soudan…).
Le développement des échanges a transformé le rôle des frontières parmi lesquelles se trouvent les littoraux. Les frontières n'ont plus guère de sens économique. Elles deviennent des lieux d'échanges et drainent des flux complexes d'hommes, de biens et de capitaux. Ainsi le Rio Grande, le Rhin, Hong Kong en sont des exemples. Seules les frontières sur les lieux de tension politique restent fermées (frontière Corée du Nord, Corée du Sud).
Les littoraux voient naître des aménagements gigantesques. En effet, ¾ des échanges mondiaux se font par voie maritime. Les littoraux ont donc une importance économique majeure. Les ports sont désormais immenses pour pouvoir accueillir des navires de plus en plus grands. Leurs infrastructures doivent répondre aux exigences des divers matériaux transportés. Pour raccourcir les distances et les temps de transbordement, les ports situés dans les estuaires s'avancent vers la pleine mer (Rotterdam avec l'Europoort situé sur la mer du Nord) tandis que des polders portuaires sont créés.
Des grandes zones industrielles se situent près des ports (Zones Industrialo-Portuaires). Les industries lourdes et les industries de hautes technologies y sont présentes afin de minimiser les coûts de transport. Les réseaux de transport de l'arrière-pays doivent être à la hauteur de l'importance du port pour assurer un bon développement. Les principaux exemples sont Singapour, New York, La Nouvelle Orléans, Le Havre, Rotterdam et les ports japonais (Yokohama, Chiba, Nagoya, Kobe…).
L'industrie et les technologies ont contribué à l'aménagement des territoires. De grandes zones industrielles sont nées en Europe au XIX-ème siècle sur les bassins de matières premières. Au XX-ème siècle, les emplacements de l'industrialisation ont évolué avec la deuxième révolution industrielle. Les fleuves et les ports jouent un rôle primordial. Les centres des villes ont perdu leur caractère industriel. La technologie enfin a conquis de nouveaux territoires avec les technopôles, lieux au cadre de vie agréable où se concentrent la recherche.
La géographie industrielle est donc contrastée au niveau mondial. Les vieux pays industriels connaissent une désindustrialisation et l'économie se tourne vers d'autres secteurs. La reconversion est en place. Néanmoins les trois mégalopoles mondiales et les Nouveaux Pays Industrialisés représentent une très grande partie de l'industrie mondiale et leur territoire est structuré autour de celle-ci.
Dans les pays les moins industrialisés, seules les zones franches sont des foyers industriels.
Pour qu'une économie puisse survivre, il lui faut maîtriser les flux grâce à un réseau de communication. Ces infrastructures sont vitales et forment un élément majeur de l'organisation du territoire. Sur les réseaux circulent des flux qui vont d'un nœud à un autre. Or elles aussi sont inégalement réparties. Au niveau mondial, les nœuds sont essentiellement les métropoles du Nord qui possèdent les infrastructures nécessaires (autoroutes, ports, aéroports, gares). Au niveau local, les villes sont hiérarchisées en fonction de la qualité du réseau dans lequel elles s'insèrent.
Ainsi l'organisation du monde fait apparaître des centres de pouvoir et de richesse. L'espace financier en est le meilleur exemple avec New York, Tokyo, Londres, Paris, Francfort. Récemment des routes électroniques sont apparues avec les nouveaux moyens virtuels de communication.
Le tourisme a commencé au XIX-ème siècle. Néanmoins ce n'est que récemment qu'il est devenu non négligeable. Aujourd'hui, il concerne une grande partie de la planète.
Les pays développés sont les émetteurs de tourisme. Ils sont aussi de par leur histoire de grands espaces touristiques (la France reçoit 60 millions de visiteurs par an, elle a le premier rang mondial parce que l'on y trouve toutes les formes possibles de tourisme - plages, montagnes, campagnes, villes à patrimoine historique et musées (Rouen…), châteaux, villes d'eau, villes de jeu, gastronomie, ludoparcs). D'autres pays touristiques au Nord sont : Etats-Unis, Italie, Espagne.
Les pays en développement de la zone intertropicale attirent les touristes par leur soleil et leur plages et aussi par leur patrimoine culturel (Mexique, Indonésie, Thaïlande…). Les pays du Sud de la Méditerranée reçoivent des flux importants grâce à leur proximité et leur prix attractifs (Tunisie, Maroc, Egypte…).
Les flux touristiques internationaux représentent 500 millions de personnes par an. Le tourisme reproduit la hiérarchie économique mondiale avec l'opposition Nord / Sud. Les espaces touristiques nécessitent des aménagements particuliers et importants. Les infrastructures doivent permettre l'accès des touristes sur les lieux de villégiature.
Deux types de tourismes influencent l'aménagement des territoires : le tourisme traditionnel des stations balnéaires, des villes et des montagnes, et le tourisme de masse dans les grands aménagements qui se présentent comme des enclaves spécialisées. L'impact du tourisme est positif en terme de création de richesses et développement de l'emploi, mais il a aussi des conséquences néfastes sur l'environnement.