Beaumarchais ou plutôt Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais a vécu une vie presque aussi intrépide que son personnage favori, Figaro. Il pénètre en effet tout d’abord à la cour en tant qu’horloger du roi en 1753 et invente un nouveau mécanisme pour les montres.
Deux ans plus tard, il épouse la veuve d’un membre de la maison du roi et devient maître de harpe des filles de Louis XV puis il achète une charge et prend le nom de Beaumarchais en 1761. C’est son entrée dans le monde.
Peu de temps après, il devient écrivain et publie en 1767 Eugénie puis en 1770 Les deux amis qui s’avèrent être des échecs. Il se lance donc dans les affaires avec le financier Pâris-Duverney et gère à partir de 1768 les terres de sa seconde épouse. Cependant, la mort de ce dernier provoque un procès avec le conte de la Blache que Beaumarchais perdra. Par la suite, Beaumarchais est mis en prison à la suite d’un duel et en 1773, il perd son procès contre le conte de la Blache. Ses mémoires font aussi scandales et il perd ses droits civiques mais il devient populaire.
Le voilà ensuite agent secret du roi en Angleterre en 1774 et vient son premier succès, le Barbier de Séville joué à la Comédie-Française. Il s’implique également quelques années plus tard dans la guerre d’indépendance américaine et fonde en 1777 la société des auteurs dramatiques.
Après 3 ans d’interdiction, Le mariage de Figaro est finalement autorisé à partir de 1784 et sera joué plus de cent fois de suite dès sa création. La pièce fut en effet tout d’abord jouée en privé au château de Gennevilliers mais le roi la trouva détestable et elle dut passer quatre fois à la censure. Menacé sous la Révolution Française , il doit s’enfuir pour vivre à Hambourg où il vit pauvrement. Il ne revient en France qu’en 1796 soit trois ans avant sa mort.
Tour à tour horloger, inventeur, écrivain , financier, polémiste, révolutionnaire et exilé, Beaumarchais a eu une vie riche et trépidante, très caractéristique de son siècle.
Tout au long de ses œuvres, il se caractérise par sa verve et ses célèbres aphorismes qu’il dit par l’intermédiaire de ses personnages comme Figaro.
’Sans liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur’
’Boire sans soif et faire l’amour en tout temps, il n’y a que ça qui nous distingue des autres bêtes’
’En amour, les jeunes paient pour ce qu’ils font, les vieux paient pour ce qu’ils ne font pas’
’Quand on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur’
’Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer’
’Les femmes sont comme les girouettes, quand elles se fixent, elles se rouillent’