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Théophile Gautier

Vie et oeuvre

Théophile Gautier naît à Tarbes en 1811. Romantique flamboyant, il est devenu un des maîtres du fantastique*, avant d’inspirer au Parnasse* littéraire son culte de l’art pour l’art. C’est en fait une figure de premier plan dans l’histoire littéraire du xixe siècle.

Le jeune Théophile, ayant fréquenté des ateliers de peinture, finit par se consacrer à la littérature. Son engagement romantique éclate en 1830 à l’occasion de la bataille d’Hernani, la pièce d’Hugo : son gilet rouge et sa crinière échevelée font impression. Rien de tel pour provoquer les classiques et les bons bourgeois, mauvais esthètes, les « philistins », comme il aime à les appeler. Mais il se moque aussi du romantisme dans Les Jeunes France, « espèce de Précieuses ridicules du romantisme ». En 1834, il s’engage dans ses Exhumations littéraires, consacrées aux poètes grotesques trop longtemps négligés des xve, xvie et xviie siècles, dont il apprécie l’indépendance morale et poétique, et notamment Saint-Amant. Dans la préface de Mademoiselle de Maupin en 1835, véritable manifeste littéraire, il réaffirme la liberté de l’art et son culte de la beauté. Parallèlement, La Comédie de la mort propose une vision poétique, sinistre, sinon macabre de la condition humaine.

À partir de 1836, Gautier rédige des critiques d’art et des chroniques, et il ne cesse de voyager, de l’Angleterre à l’Égypte, en passant par la Hollande et l’Espagne, la Russie et l’Algérie. En 1852, il publie ses Émaux et Camées, un ouvrage d’art finement ciselé qui culmine dans le dernier poème, « L’Art », avec cette affirmation orgueilleuse : « Tout passe. – L’art robuste/ Seul a l’éternité ; / Le buste/ Survit à la cité. » C’est le principe même du Parnasse* : « L’Art pour l’Art ». Gautier compose en outre de nombreux contes ou récits fantastiques*, dans la veine de l’Allemand Hoffmann, dont « Arria Marcella, souvenir de Pompéi », « Avatar » ou « Jettatura », animés par « la fièvre de l’impossible », et Le Spirite. En 1863, il publie son célèbre roman, Le Capitaine Fracasse.

La diversité de l’œuvre est remarquable. Tour à tour lyrique*, fantastique*, virtuose, sinistre, désinvolte, pittoresque ou goguenard, Théophile Gautier a en effet mérité l’hommage de Charles Baudelaire, qui dédie ses Fleurs du mal « au poète impeccable, au parfait magicien ès lettres françaises, à mon très-cher et très vénéré maître et ami Théophile Gautier. »

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