Fiches de Cours > Lycée > Français > Simone de Beauvoir

Simone de Beauvoir

Résumé et commentaires

Simone de Beauvoir grandit dans une famille bourgeoise, sans adhérer pour autant aux valeurs de son milieu. Elle passe avec succès l’agrégation de philosophie en 1929, et commence à enseigner. Avec Jean-Paul Sartre, qu’elle a rencontré trois ans plus tôt, elle forme un couple libre, et engagé dans le siècle.

Comme celle de Sartre, l’œuvre de Simone de Beauvoir se situe dans la mouvance de l’existentialisme, et dans ses écrits, la liberté se trouve en situation, face à autrui, face à la mort aussi. En 1943, elle s’engage dans une carrière de romancière, et publie L’Invitée, dont l’héroïne finit par tuer pour se sentir enfin délivrée. Dans les romans suivants, Le Sang des autres (1945), Tous les hommes sont mortels (1946), Les Mandarins (1954), Les Belles Images (1966), l’existence est envisagée avec une lucidité de plus en plus désabusée.

Mais Simone de Beauvoir s’est également illustrée dans le genre de l’essai, où elle développe les paradoxes de l’homme, de la morale, et de la vie « dont le sens, jamais fixé, doit sans cesse se conquérir », mais en conciliant la liberté du moi et celle d’autrui : « se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres ». Ces questions sont finement posées dans Pyrrhus et Cinéas (1944), Pour une morale de l’ambiguïté (1947), Privilèges (1955), et de ses nombreux voyages, Simone de Beauvoir a tiré quelques observations, consignées dans L’Amérique au jour le jour (1948), La Longue Marche (1957).

Mais l’essai le plus célèbre de Simone de Beauvoir demeure sans aucun doute Le Deuxième Sexe (1949), dont la thèse peut être résumée par la formule : « on ne naît pas femme, on le devient ». Elle récuse en effet le mythe de l’éternel féminin, et met en évidence les mécanismes socio-historiques qui font passer pour naturels les conditionnements culturels, et transforment la femme en objet, exalté ou méprisé. Cette analyse remarquable allait servir de base philosophique et politique à de nombreux mouvements féministes de par le monde.

Le temps passant, Simone de Beauvoir a entrepris de fixer ses mémoires : Mémoires d’une jeune fille rangée (1958), La Force de l’âge (1960), La Force des choses (1963), Une mort très douce (1964), et Tout compte fait (1972). L’intimité objective du récit fait apparaître l’itinéraire de cette femme admirable, ses enthousiasmes, ses engagements, puis avec l’âge ou la sagesse, ses doutes, sa mélancolie...

xs
sm
md
lg