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José-Maria de Hérédia

1:Sa vie

Issu de la race des conquérants espagnols, José Maria de Heredia voit le jour aux environs de Santiago de Cuba en 1842. Revenu en France, le pays de sa mère, il suit les cours de l’École des Chartes, mais il se destine à la littérature. Il rencontre en 1866 Leconte de Lisle dont il devient le digne émule au sein du mouvement littéraire qu’est le Parnasse*. Il publie ses poèmes en revue, et ne rassemble ses Trophées qu’en 1893. La première édition est épuisée en quelques heures. Le succès de l’ouvrage lui permet d’être reçu à l’Académie française l’année suivante. En 1901, il est nommé administrateur de la bibliothèque de l’Arsenal. Il meurt en 1905.

2:Son oeuvre

Les Trophées du poète sont les images triomphantes qu’il rapporte des civilisations passées, et dont il perpétue, par son art, le souvenir glorieux. Cent dix-huit sonnets* composent le recueil, qui brillent tous d’une égale lumière. Le poète évoque successivement : La Grèce et la Sicile, Rome et les Barbares, Le Moyen Âge et la Renaissance, L’Orient et les Tropiques, La Nature et le Rêve. Dans cette forme exquise et contrainte qu’est le sonnet*, José Maria de Heredia donne la mesure de son talent. Il sait l’art d’évoquer toute une époque en un tableau : c’est la résurrection éphémère des morts sous sa plume vivante.

Des images souvent grandioses dans la miniature du sonnet*, tel est le secret du poète, qu’on avait oublié en France depuis le Ronsard des Amours de Cassandre, mais que lui avait relu avec profit. Les enluminures de Heredia sont des chefs d’œuvre de précision et de style. Il rejoint donc en cela l’esthétique parnassienne, le culte de la perfection formelle, mais par rapport au style souvent grave de Leconte de Lisle, ses vers sont plus sensibles à la vie, à l’enthousiasme, au panache, et à la gloire qu’ils accueillent volontiers ; les chutes des sonnets*, notamment, sont de véritables clés d’or. Si les seigneurs et châtelaines du passé glorieux ne sont plus, le poète se tourne avec émotion vers « La rose du vitrail toujours épanouie. » « Les Conquérants » espagnols en route vers le Nouveau Monde, assoiffés d’or et d’aventures, voient surgir « Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles ». Avec les fils des rayons de « Midi », dit enfin le poète, « Chasseur harmonieux, j’emprisonne mes rêves. »

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