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Guillaume Appolinaire

Vie et oeuvre

Baptisé à Rome, en 1880, en l’église Sainte-Marie-Majeure, le petit Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky est le fils naturel d’une Polonaise exilée et d’un officier italien. Il fait ses classes à Monaco, à Cannes puis à Nice. En 1899, il s’installe à Paris avec sa mère. Il y occupe quelques médiocres emplois, mais parvient à se faire engager comme précepteur de Mlle Gabrielle de Milhau, qu’il suit dans ses voyages en famille. Il visite ainsi l’Allemagne, l’Autriche et la Bohême, qui lui inspirent ses premiers vers.

De retour à Paris en 1903, il se lie avec des écrivains comme Alfred Jarry et André Salmon, des peintres, comme Picasso, Derain, et le douanier Rousseau, et il rencontre Marie Laurencin, qu’il aime, et qui l’aime. Il s’intéresse activement aux mouvements d’avant-garde, le fauvisme, le cubisme, et l’art nègre. Il publie ses premières œuvres, L’Enchanteur pourrissant, une anthologie du marquis de Sade, des articles sur la littérature féminine, un recueil de contes, Hérésiarque et Cie, Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, illustré par Dufy en 1911, et en 1913, Les Peintres cubistes, méditations esthétiques.

La même année, il publie Alcools, recueil plein d’ardeurs lyriques* et d’innovations poétiques. Vient la guerre. Il décide de s’engager. Il connaît avec « Lou » une brève et douloureuse aventure amoureuse. Blessé à la tempe par un éclat d’obus, il est trépané, puis réformé en 1916. Il compose un « drame surréaliste », Les Mammelles de Tirésias, et Le Poète assassiné, histoire symbolique d’un génie incompris. Sa conférence sur L’Esprit nouveau et les Poètes, en 1917, est un véritable manifeste. En 1918, il publie ses Calligrammes, dont certaines pièces en effet, par leur disposition typographique, épousent la forme de l’objet qu’elles décrivent. Il épouse Jacqueline Kolb en 1918, mais quelques mois plus tard, il est emporté par l’épidémie de grippe espagnole qui ravage l’Europe.

Une sensibilité lyrique*, romantique ou symboliste, parcourt toute l’œuvre de Guillaume Apollinaire. Ses vers traduisent l’intimité d’un cœur souvent déçu. Mais la mélancolie du poète est transfigurée par les innovations hardies qu’il introduit dans ses œuvres. Cette spontanéité insolite et enthousiaste accueille dans ses vers les ingrédients les plus divers des avant-gardes artistiques. Plus que tout autre, il a engagé la poésie française au xxe siècle dans la voie de la modernité.

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