Clément, fils de Jean Marot, poète rhétoriqueur*, naît à Cahors en 1496. Assez tôt, il sait s’attirer les bonnes grâces et les faveurs des grands par ses spirituels écrits. Obtenant des places diverses, valet de Marguerite d’Angoulême en 1518, puis de son frère François Ier en 1527, il devient ainsi un poète de cour fort en honneur, et poète officiel du roi. Mais il connaît les aléas de la fortune. Marot, dit-on, « mange le lard en carême », et cette délation l’envoie en prison, à une époque où les autorités ecclésiastiques s’inquiètent des progrès de l’évangélisme. En cette pénible circonstance, il décrit son Enfer à la prison du Châtelet, œuvre satirique qu’il ne publiera que plus tard. Peu après, ayant favorisé l’évasion d’un prisonnier, il est lui-même envoyé à la Conciergerie où il demeure une quinzaine de jours, jusqu’à ce qu’une ingénieuse épître* envoyée au roi le fasse relaxer. Or Marot est sans cesse menacé pour ses idées, et son nom figure parmi la liste des suspects d’hérésie lors de l’affaire des Placards. Fuyant la persécution, il se réfugie chez Marguerite d’Angoulême, devenue reine de Navarre, puis à Ferrare et à Venise. Malgré ses sympathies pour la Réforme, il doit abjurer la nouvelle foi avant de rentrer à la cour en 1537. Ses dernières années sont encore agitées par des querelles littéraires, notamment avec le poète Sagon, ou religieuses, car sa traduction en vers des Psaumes est condamnée par la Sorbonne. Il meurt à Turin en 1544.
Marot fait figure de trait d’union entre Moyen Âge et Renaissance. À l’ancien temps, il emprunte le goût d’une langue orale et familière, qui peut aussi bien devenir virtuose comme l’était la poésie des grands rhétoriqueurs* : et il cultive en effet avec grande courtoisie la ballade*, le rondeau* et le chant royal. Mais, devançant les principes de la Pléiade, il acclimate à la langue française des genres latins, l’épître*, l’élégie* et l’épigramme*, et introduit en France le sonnet*. La variété de son art fait merveille. Il chante avec lyrisme sa bien-aimée, éreinte à l’occasion ses ennemis, amuse en ses épîtres* ses protecteurs. Ses poèmes de circonstance en son Adolescence clémentine ont l’élégance simple et facile de ceux qui savent en l’art feindre le naturel.Marot fait figure de trait d’union entre Moyen Âge et Renaissance. À l’ancien temps, il emprunte le goût d’une langue orale et familière, qui peut aussi bien devenir virtuose comme l’était la poésie des grands rhétoriqueurs* : et il cultive en effet avec grande courtoisie la ballade*, le rondeau* et le chant royal. Mais, devançant les principes de la Pléiade, il acclimate à la langue française des genres latins, l’épître*, l’élégie* et l’épigramme*, et introduit en France le sonnet*. La variété de son art fait merveille. Il chante avec lyrisme sa bien-aimée, éreinte à l’occasion ses ennemis, amuse en ses épîtres* ses protecteurs. Ses poèmes de circonstance en son Adolescence clémentine ont l’élégance simple et facile de ceux qui savent en l’art feindre le naturel.