Celine
Vie et oeuvre
Louis-Ferdinand Destouches s’engage à dix-huit ans dans l’armée. Vient la guerre. Il y
gagne une médaille militaire et une blessure à la tête. Trépané, réformé, il mène à bien
des études de médecine. Il voyage en Afrique, en Angleterre, aux États-Unis, avant de
revenir en France, à Clichy, où il ouvre un cabinet de médecine, qu’il délaisse bientôt
pour travailler en dispensaire.
En 1932, prenant comme pseudonyme le prénom de sa mère, il publie le Voyage au bout
de la nuit, dont le retentissement littéraire est considérable : il y évoque, dans un
style populaire, les aventures convulsives de Bardamu, au sein d’un monde en décomposition.
Après Mort à crédit (1936), roman également inspiré de sa vie, il publie Mea culpa, un
virulent pamphlet où il dénonce, après un séjour en Union Soviétique, le régime en place.
Bagatelles pour un massacre (1937) se signale par un antisémitisme odieux, et dans L’École
des cadavres (1938) et Les Beaux Draps (1941), il fait l’éloge du fascisme et du nazisme,
seuls capables selon lui de régénérer la race blanche et de sauver la France.
Comme il pressent la défaite allemande en 1944, il traverse l’Allemagne en flammes, et
court se réfugier au Danemark. Mais il est jeté en prison, puis condamné par les tribunaux
français à l’indignité nationale. Amnistié en 1951, il publie encore Féerie pour une autre
fois (1952), Normance (1954), D’un château l’autre (1957), Nord (1960), Rigodon (posthume
1969).
L’œuvre de Louis-Ferdinand Céline est un volcan sulfureux, qui mêle au « lyrisme de
l’ignoble » des visions apocalyptiques et des mensonges haineux. Parfois, la violence
antisémite et la haine raciste soutiennent l’ardeur convulsive du style, et souvent, on
préfère encore lire les deux premiers romans, le Voyage et Mort à crédit, épopées burlesques
et navrantes où la dénonciation des misères du monde fait de l’auteur l’ami des petites gens.
Mais les solutions proposées dans les œuvres suivantes sont la tentation et la dérive funeste
de plusieurs hommes de sa génération.
