Alexandre Dumas débarque à Paris à vingt ans, avec la ferme intention de faire fortune dans les lettres. Il donne dans le vaudeville*, avant de composer un drame historique, Henri III et sa cour (1829), dans le style romantique de l’époque. Suit toute une série de pièces, pleines des passions de l’amour ou de l’histoire : Antony et Charles VII (1831), Don Juan de Maraña ou la chute d’un ange (1836), Kean ou désordre et génie (1836).
Mais c’est surtout par le roman que Dumas s’est illustré. Il en a écrit plus de quatre-vingts, aidé, il est vrai par son « nègre » Auguste Maquet, dont les plus célèbres sont la trilogie des mousquetaires : Les Trois Mousquetaires (1844), Vingt ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne (1848), celle des guerres de Religion : La Reine Margot (1845), La Dame de Montsoreau (1846), Les Quarante-Cinq, et le fameux Comte de Monte-Cristo (1844). Par la suite, Dumas a tenté l’aventure de la politique, sans grand succès.
Il laisse à sa mort une production volumineuse, où surnagent, mais avec éclat, quelques œuvres célèbres. La facilité du style de l’auteur, qui fit sa gloire, a pu lui nuire aussi. Cependant, les aventures romanesques* sur fond d’histoire, les intrigues pittoresques, truculentes, la vivacité de cette prose, l’énergie des héros, à défaut de la profondeur, continuent d’enchanter le public.
Les trois mousquetaires qui, comme chacun sait, étaient quatre, Athos, Portos, Aramis et d’Artagnan, tentent de sauver l’honneur de la reine Anne d’Autriche, menacée par les complots du duc de Richelieu. Vingt après, mêlés aux troubles de la Fronde, les héros se retrouvent en Angleterre, au cœur de la guerre civile qui oppose Cromwell au roi Charles Ier. Le Vicomte de Bragelonne met en scène les premières années du règne personnel de Louis XIV. Les intrigues de la Restauration en Angleterre, les ambitions politiques et amoureuses du jeune monarque, la vie de cour, les manœuvres d’Aramis, qui prétend remplacer le roi par son frère jumeau, depuis toujours emprisonné, l’homme au masque de fer, la vieillesse et bientôt la mort des mousquetaires, voilà la foisonnante matière du roman.
Injustement emprisonné pendant quatorze ans, le héros du Comte de Monte-Cristo réussit finalement à s’évader et à trouver un trésor, qui lui permet d’assouvir sa vengeance implacable contre ses trois ennemis. Ce roman a connu une fortune presque aussi éblouissante que celle des mousquetaires.