Dans la fiche 6 nous avons vu que les imperfections du marché nécessitaient l'intervention de l'Etat, cependant cette intervention peut prendre des formes multiples et obéir à des motivations différentes. Selon Musgrave trois grandes fonctions incombent à l'Etat :
Quels sont les répercussions de ces différentes politiques sur l'activité économique ? L'Etat a-t-il les moyens de contrôler efficacement le marché ?
La politique économique se définit comme un ensemble de décisions cohérentes prises par les pouvoirs publics, et visant, à l'aide divers instruments, à atteindre des objectifs relatifs à la situation économique d'un pays et ce à plus ou moins long terme.
Pour atteindre des objectifs économiques et sociaux clairement définis, une politique économique dispose d'instruments (le budget, les taux d'intérêts …) et doit s'employer à influencer 5 cibles : la croissance du PIB, l'emploi, l'inflation, la stabilité du taux de change et l'équilibre de la balance du commerce extérieur. Pendant les Trente Glorieuses, on estime que le marché n'est pas en mesure de réaliser spontanément un équilibre macro-économique, l'Etat intervient donc pour optimiser et régulariser la croissance. Dans cette conception, la politique économique est surtout conjoncturelle et privilégie le plein-emploi, elle dispose de 2 instruments principaux : la politique budgétaire et la politique monétaire.
Les politiques économiques des trente glorieuses sont d'obédience keynésienne : les anticipations des entreprises sont à l'origine du niveau de l'emploi.
L'Etat a dans cette perpective pour objectif d'accroître le niveau d'activité ou de laisser supposer sa croissance. Par le jeu du multiplicateur, une dépense nouvelle d'investissement engendre un accroissement de revenu qui lui est supérieur.
Il s'ensuit une hausse de l'activité. Par ailleurs, le déficit budgétaire se voit légitimé.
Il doit en effet permettre d'atteindre la croissance potentielle et se résorber de lui même par un rendement de l'impôt supérieur( la croissance future finance la crise actuelle).
Il y a cependant des spécificités nationales : les années 60 aux Etats-Unis furent marquées par des politiques économiques visant à favoriser la croissance alors qu'en France la croissance très vigoureuse favorisant l'inflation et les déficits extérieurs conduisent à adopter des politiques de stabilisation.
Au cours des années 70, les politiques d'inspiration Keynésienne échouent et l'interdépendance des économies réduit les marges de manœuvre. La priorité donnée à la désinflation renforce l'importance.
A partir du milieu des 70's, le déficit budgétaire devient subi et structurel, les dépenses telles que l'indemnisation du chômage ou le service de la dette croissent plus vite que les recettes. Les relances n'ont plus que peu d'effet sur la croissance mais elles favorisent l'inflation et creusent le déficit extérieur ; enfin la montée des déficits publics pénalise l'économie car les taux d'intérêts atteignent des niveaux historiquement hauts.
Au service d'objectifs finals généraux, la politique monétaire vise des objectifs intermédiaires qui lui sont propres. On peut distinguer deux types d'objectifs en économie ouverte: internes, le contrôle de la monnaie, et externe, la défense de la monnaie.
Jusqu'au milieu des années 70, la Banque de France utilise la procédure du réescompte, c'est à dire qu'elle rachetait à un prix fixe les effets escomptés par les banques aux entreprises. De plus, les banques disposaient de quotas de crédits qu'elles ne pouvaient pas dépasser( on parle d'encadrement du crédit ).
A partir de 1987 le réescompte laisse la place à l'open market: la banque centrale contrôle le crédit en refinançant les banques de second rang sur le marché monétaire en raréfiant(ou accroissant) la liquidité bancaire par l'achat ou la revente de titres.
Le triangle de Mundell présente les contradictions entre la réalisation et le contrôle simultané des trois objectifs de la politique monétaire: l'autonomie de la politique budgétaire, la stabilité du change, la libre circulation des capitaux. La politique monétaire n'est plus autonome car ses objectifs internes sont contraints par ses objectifs externes.
Défendu par Milton FRIEDMAN, le raisonnement tient en trois propositions:
La perte de compétitivité des entreprises serait à la source de l'inflation et du chômage, il faut donc conserver ses parts de marché en contrôlant ses coûts. Cela implique: _la limitation de la croissance des salaires (seule composante réellement maîtrisable ); une monnaie forte, qui facilite la désindexation des prix et des salaires en freinant l'inflation importée.
Elle vise à libérer l'entreprise des entraves qui limite son action et son dynamisme, en particulier la réglementation et la fiscalité qui sont jugées trop lourdes pour des agents économiques qui recherchent des marges d'action plus grandes. Cette politique trouva ses heures de gloire sous la présidence de R.Reagan aux Etats-Unis pendant les années 80.
La politique conjoncturelle ne semble plus en mesure de lutter contre le chômage. En effet, le chômage est avant tout un phénomène structurel engendré par la combinaison de 5 facteurs :
Face à un tel chômage les solutions traditionnelles n'ont que peu d'efficacité.
D'où l'idée de réduire le temps de travail. Il reste néammoins que seul un retour soutenu de la croissance devrait permettre une diminution du chômage.