La monnaie est apparue pour répondre à un besoin. Elle visait à pallier l'impossibilité d'effectuer tous les échanges directs. Le troc en effet limite les échanges puisqu'il necessite la coincidence des besoins des individus. En outre, il pose le problème de l'estimation des valeurs des marchandises. Il limite donc l'échange et le pourcentage du travail.C'est pour éviter ces inconvénients qu'est apparu, dans chacune des périodes historiques marquées par les débuts du développement du travail. Elle a pris plusieurs formes : le sel fut utilisé en Abyssinie, la morue sèche en Terre Neuve, le cuir en Ecosse. Puis, très vite, on a donné préférence aux métaux plutôt qu'aux denrées périssables : le fer était utilisé chez les spartiates, puis l'argent et l'or.
L'utilisation de ces derniers métaux résultait de la stabilité et donc de la garantie de leur valeur. Car pour qu'il y ait une économie monétaire, ie est nécessaire que les agents aient confiance en la valeur de la monnaie...
La monnaie est souvent définie comme l'ensemble des moyens de paiement directement utilisables par des agents pour régler des transactions sur le marché des biens et services à l'intérieur d'un espace donné (un pays ou un ensemble de pays).
Depuis Aristote, il est usuel d'attribuer à la monnaie trois fonctions :
Elle permet en effet d'exprimer en une seule et même unité tous les biens et services échangés. Par rapport à une situation de troc, l'existence d'une unité de compte facilite les échanges entre individus.
Dans une économie de troc, chaque bien échangé constitue en même temps l'intermédiaire des échanges ; le troc nécessite donc une double coïncidence des désirs d'échange entre les individus. On voit donc qu'un tel système génère des coûts de recherche de partenaire ainsi que des coûts de stockage. A la différence du troc, l'économie monétaire n'impose pas de contre-prestation immédiate en marchandises.
La monnaie permet en effet de remettre à plus tard des décisions d'achats ou d'investissement.
Les formes de la monnaie ont évolué au cours du temps, passant progressivement d'une conception matérialiste, fondée sur la valeur intrinsèque de la monnaie (pièces d'or et d'argent), à une conception nominaliste, fondée sur la valeur fiduciaire de la monnaie. Aujourd'hui les agents non financiers (ménages, entreprises, administration) disposent de deux instruments de paiement pour effectuer leurs transactions : la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale.
Pour les auteurs classiques, la monnaie n'est qu'un intermédiaire des échanges, un voile. Elle est neutre car elle n'est pas demandée pour elle-même, mais pour acheter d'autres biens. Elle permet la réalisation de la loi de Jean-Baptiste Say : " les produits s'échangent contre des produits ".
Pour les keynésiens, en revanche, la monnaie n'est pas neutre, elle peut être demandée pour elle-même à des fins de précaution ou de spéculation. La demande de monnaie ne correspond donc pas nécessairement à une demande de biens ; il peut donc y avoir des crises de surproduction, ce que niaient les classiques.
La masse monétaire est la quantité de monnaie en circulation dans l'économie. Mesurer la masse monétaire, c'est déterminer les actifs considérés comme monétaires, et depuis 1986 on se réfère à la liquidité des actifs pour les classer. Quatre agrégats composent ainsi la masse monétaire : M1, M2, M3, M4 :
Contrairement à une idée répandue, la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale, ne sont pas créées en contrepartie d'or engrangé dans les coffres de la banque de France. L'origine, c'est à dire les sources ou les contreparties de la masse monétaire, ne sont l'or et les devises que pour une faible part. Pour l'essentiel les contreparties sont des crédits à l'économie et au trésor (créances au trésor public) :
Les banques compensent leurs dettes mutuelles en échangeant les chèques qu'elles détiennent les unes des autres. Cependant la compensation n'est jamais totale : c'est sur le marché interbancaire que les banques se procurent la monnaie banque centrale dont elles ont besoin pour régler une autre banque ou pour fournir la monnaie fiduciaire à un client qui en demande. Le volume de la masse monétaire n'est pas le seul élément qui intervient dans l'échange. Il faut tenir compte de la vitesse de circulation de la monnaie, c'est à dire le nombre de transactions qu'une unité monétaire peut financer dans une période donnée.
Quelques grandes dates marquent l'évolution institutionnelle du système bancaire français :
Les banques sont d'abord chargées d'assurer la circulation de la monnaie scripturale. Ces opérations de gestion de la monnaie constituent pour les banques une partie importante de leur activité qui leur apporte des ressources tout en occasionnant des coûts sur lesquels elles font pression par des innovations technologiques ou en faisant payer ces services.
Les banques participent également, comme on l'a vu plus haut, au processus de création monétaire par les crédits qu'elles accordent. Néanmoins lorsqu'elles accordent des crédits, les banques tiennent compte de trois types de considérations :