L'investissement est un flux qui vient renouveler ou accroître le stock de capital.
On distingue les investissements en fonction de leur impact sur les capacités de production et sur l'emploi.
Enfin on oppose parfois les investissements productifs (acquisition de matériel et de construction pour produire des biens et des services) aux investissements non productifs de l'état, des collectivités locales et des achats de logement par les ménages.
La chute des investissements en période de crise conduit à s'interroger sur les déterminants de la décision d'investir. On en recense quatre principales :
3 sources de financement :
Dans tous les cas, l'épargne joue un rôle essentiel car c'est une offre de capitaux (des ménages ou des entreprises) qui rencontre une demande sur le marché, l'investissement, en déterminant ainsi un taux d'intérêt. Un taux d'intérêt élevé s'il favorise l'épargne peut être néfaste car il réduit la rentabilité de l'investissement et réduit la consommation des ménages qui préfèrent spéculer.
"Les profits d'aujourd'hui font les investissements de demain qui font les emplois d'après-demain". Cette phrase prononcée par le chancelier allemand en 1976 semble pertinente pour résumer la situation des Trente Glorieuses puisqu'on y a observé une corrélation étroite entre le niveau d'investissement, la croissance et l'emploi. Et de même, les économistes pensent que le faible niveau d'investissement des quinze dernières années serait en partie responsable de l'atonie de la croissance et de la faiblesse des créations d'emploi.
Les investissements réalisés par les entreprises constituent une demande pour leurs fournisseurs qui vont augmenter l'emploi, la distribution de revenus pour les ménages qui vont eux-même augmenter leur consommation finale qui générera une croissance … C'est ainsi que Keynes justifie l'interventionnisme étatique sous forme d'investissement publique (politique de grands travaux). Ces investissements remplacent ou complètent des investissements productifs insuffisants. Les libéraux s'opposent à ces dépenses qui génère des déficits publics et décourage les initiatives privées.
Les investissements permettent de dynamiser l'offre de produits alors que les augmentations de capacité favorisent les économies d'échelle qui rendent possible une baisse des prix. A son tour, elle va stimuler la demande, puis la production puis l'emploi…
Comme nous l'avons vu, l'investissement ne se traduit pas toujours par des embauches. L'investissement de renouvellement a un effet neutre sur l'emploi alors que l'investissement de productivité à un effet négatif puisque l'entrepreneur est motivé par la baisse des coûts. On constate que sur la période 1960-1996, l'Europe a beaucoup plus investi que les Etats-Unis tout en créant moins d'emplois. Une des raisons est que les entreprises européennes ont privilégié les investissements de productivité qui ont entraîné une très forte substitution du capital au travail au détriment de l'emploi, contrairement à ce qui a été fait aux Etats-Unis.
Le progrès technique est l'ensemble des savoirs techniques et organisationnels qui permettent de produire plus avec moins de facteurs de production. Il se traduit dans des innovations qui donnent naissance à de nouveaux produits ou à de nouveaux procédés de production.
Dans un premier temps, la recherche fondamentale donne naissance à des lois scientifiques et à des inventions. Ces découvertes scientifiques sont exploitées au niveau de la recherche appliquée, dont l'objet est de les transférer au plan industriel. C'est seulement à partir du moment où une découverte scientifique sera utilisée dans le domaine commercial que l'on parlera d'innovation.
L'innovation de produit consiste à lancer sur le marché de nouveaux produits et services qui se traduisent par la création de nouveaux besoins pour le consommateur. L'innovation de procédés passe par la mise en œuvre de nouveaux procédés de production ou de nouvelles formes d'organisation du travail.
Schumpeter explique les mouvements longs de l'économie par les " grappes d'innovations ". Les phases A de croissance sont liées à des " grappes " d'innovations majeures et à leur diffusion : révolution ferroviaire et progrès de la métallurgie pour la phase A de 1848 à 1873, l'épuisement de leurs effets dynamiques, leurs retombées négatives sont à l'origine du ralentissement de la croissance et de tendances récessionnistes. L'évolution du capitalisme est ainsi marquée par une " destruction créatrice " : la disparition et l'apparition de nouvelles techniques, la " mise en place de nouvelles fonctions de production " rythment son développement. Cette analyse est parfois pour analyser le ralentissement de la croissance depuis 1974. Elle permet de mettre en relation l'essoufflement de la dynamique fordiste et une décélération du rythme de l'innovation depuis les années 60-70.
Les innovations de procédés permettent de réaliser des gains de productivité et d'améliorer la compétitivité prix, de réduire les prix de vente et de stimuler la demande. Les innovations produits jouent sur la compétitivité produit, en augmentant sa qualité ou par l'innovation, elles permettent de susciter des nouveaux besoins chez les consommateurs et d'augmenter la demande. Elles sont une réponse au cycle du produit.
C'est à partir de l'analyse du cycle de vie du produit que Vernon a proposé une analyse de l'évolution au cours du temps de la division internationale du travail : le produit est lancé dans les pays qui l'a crée puis exporté vers des pays d'égal niveau de développement. Ensuite, la production normalisée, la recherche d'économie sur les coûts peut justifier une délocalisation de fabrication. Un pays développé peut ainsi importer un produit qu'il exportait dans une phase antérieure. Lorsque le produit atteint sa phase de déclin dans les pays riches, il est possible de trouver des débouchés dans les PED.
Le progrès technique entraîne donc des transferts de technologies d'un pays à l'autre. Il permet d'accélérer le développement des pays qui ont un retard technologique.
Le progrès technique est aussi au cœur des mutations du système productif. Dès les années 50, Jean Fourastié a mis en évidence que le différentiel de productivité et de la demande selon les secteurs expliquait le transfert des actifs du secteur primaire vers le secondaire et le tertiaire (" déversement " d'Alfred Sauvy).
Si à long terme, progrès technique et croissance sont positivement corrélés, on peut craindre à court terme des effets négatifs du progrès technique.
Si en augmentant la productivité, le progrès technique a permis une hausse du pouvoir d'achat de l'ensemble de la population et la diffusion massive de biens de consommation, il a aussi révolutionné la vie quotidienne. Les révolutions se traduisent au XIXème siècle par l'urbanisation, la montée de l'individualisme et de la bourgeoisie. Aujourd'hui, les moyens de communications tendent à dépersonnaliser nos relations, à nous rendre exigeants et impatients, entrés dans le monde de l'immédiateté.