Le libre échange est une théorie qui, en appliquant les thèses libérales aux échanges internationaux, préconise la spécialisation et la suppression de toute entrave aux échanges. Au laisser-faire du libéralisme concurrentiel correspond ainsi le laisser-passer du libre échange. Le libre échange se base sur l’efficience des marchés et de la détermination de prix et de quantité d’équilibre. La doctrine étend les avantages de la division du travail et de la spécialisation au niveau international.
Pour Smith, tout pays a intérêt à se spécialiser dans la ou les production(s) pour lesquelles il dispose d’un avantage absolu, c’est-à-dire dont ces coûts de production sont inférieurs à ceux de tous les autres pays. Mais que se passe-t-il si un pays à des coûts de production toujours supérieurs à ceux de ses voisins ? Ricardo tient comte de cette situation et propose la spécialisation selon les avantages comparatifs. Un pays doit se spécialiser dans les productions pour lesquels l’avantage est le plus grand ou le désavantage le plus petit.
Le théorème HOS Hechsher-Ohlin-Samuelson, appelé aussi « loi de proportion des facteurs » montre que sous certaines conditions chaque pays à intérêt à se spécialiser dans la production et l’exportation du bien pour lequel les facteurs de production abondent dans les pays et dont le coût est faible et à importer les produits dont la production fait appel à un facteur rare. Une des conséquences est la tendance à l’égalisation des prix des facteurs de production dans les différents pays puisque le facteur abondant dans un, en devenant plus demandé se raréfie alors que le prix facteur rare va baisser, étant moins demandé grâce aux importations de substitution.
Michael Porter formule aujourd’hui la notion d’avantage concurrentiel (ou compétitif). Il existe selon lui :
Un avantage par les coûts qui signifie que l’entreprise a une meilleure efficacité que ses concurrentes en matière de production, commercialisation… La différenciation qui est la capacité à fournir un produit unique et supérieur aux autres en terme de qualité, de caractéristiques spécifiques ou de service après-vente.
Il en ressort la notion de compétitivité : capacité d’une entreprise à faire mieux que ses concurrents, dont un des indicateurs est le rapport qualité/ prix. On doit distinguer la compétitivité-prix (capacité à vendre un produit identique à un prix inférieur que les concurrents) influencée par les coûts de production, les marges ou profits, le taux de change de la monnaie de la compétitivité produit (ou qualité ou structurelle) qui fait jouer la nature du produit et tient compte de l’image de marque, de la fiabilité, de la performance des produits.
La DIT permet de : optimiser la production mondiale car partout les produits sont fabriqués à leur coût de production minimal baisser le niveau général des prix et donc de stimuler la demande puis les emplois réduire le coût des importations et acheter moins cher pour les ménages
Les conditions qui justifiaient le libre échange ne sont plus d’actualité. Les avantages comparatifs de Ricardo sont basés sur des conditions qui ne sont plus vérifiées aujourd’hui : l’immobilité des capitaux et des hommes au niveau international, l’interchangeabilité des travailleurs. Le libre-échange accroît la dépendance entre les pays et est une perte d’autonomie.
Le protectionnisme a d’autres objectifs que la recherche de l’équilibre optimal sur le marché.
Le protectionnisme est un moyen de défense par rapport à une concurrence jugée déloyale (dumping, concurrence des pays à bas salaires, sous-évaluation monétaire, protectionnisme déguisé sous forme de mesures réglementaires, logistiques…) Le protectionnisme peut être un moyen au moins à moyen terme de protéger les productions nationales et l’emploi, certaines catégories de la population (les agriculteurs) par exemple en période de crise ou dans le cas d’industries naissantes. Ainsi F. List a développé la thèse du « protectionnisme éducateur » dont le but est de protéger les « industries dans l’enfance » de la concurrence des pays plus performants car plus expérimentés. Les termes de l’échange Les termes de l’échange indiquent les conditions dans lesquelles un pays échanges ses importations contre ses exportations. Ils permettent d’exprimer l’évolution de la quantité de biens et de services nécessaires pour se procurer d’autres biens sur le marché international. On mesure les termes de l’échange entre produits Ten =indice des prix des produits exportés/ indice des prix des produits importés x 100 si le rapport est >100, cela indique une amélioration des termes de l’échange, on tend à vendre à l’étranger plus cher qu’on ne lui achète. Si le rapport < 100, il y a détérioration des termes de l’échange, on tend à vendre moins cher qu’on achète.
La dépendance désigne la difficulté de certains pays pour mener une politique indépendante car ils ne disposent pas d’une véritable autonomie économique et financière. Limitée pour des économies développées (ex : la contrainte extérieure), elle est forte pour les PED : dépendance commerciale, technologique, financière, culturelle.
Le protectionnisme est l’ensemble de mesures ayant pour objectif de limiter ou de supprimer les importations de biens et de services de façon à protéger l’activité intérieure du pays contre la concurrence étrangère.
Il existe une gradation de libre échange, depuis l’abaissement partiel des barrières douanières jusqu’à l’union économique.
De la zone de libre échange à l’intégration économique:
Aujourd’hui, au niveau international, une des dimensions majeures de l’économie est le développement de la régionalisation, c’est-à-dire d’accords unissant de manière plus ou moins étroite un groupe de pays.
La CEE est née de la volonté de ses pères fondateurs (Monet, Schuman) de développer quantitativement les échanges en agrandissant le marché des pays qui allaient dès lors devenir complémentaires. Cela s’est en effet traduit par une ouverture sur l’extérieur (la part des importations dans le PIB des pays de l’Europe des 15 dépasse largement le quart du PIB). Mais l’ouverture cache une fermeture vis-à-vis du monde car pour l’essentiel ces importations concernent les échanges internes à l’Europe.
Si l’union accroît les échanges entre les pays ayant choisi l’intégration régionale, elle opère un « détournement de trafic » à leur profit. le taux moyen d’ouverture est essentiellement le fait des échanges intra-Union qui ont quasiment doublé, en % du PIB depuis 1965
L’union est partie de l’idée qu’une plus grande ouverture aux capitaux aux hommes et aux marchandises allait stimuler les échanges, la production, les emplois.