La cohésion sociale est un terme développé par E. Durkheim dans Le Suicide pour mesurer de degré de solidarité prévalant dans une société.
Selon la sociologie classique (E. Durkheim), la conscience collective désigne l’ensemble des croyances et des sentiments communs des membres d’une société. Il se transmet d’une génération à une autre et sert de lien entre les générations. La conscience collective s’impose de l’extérieur aux individus de façon coercitive : elle sert de guide moral et conditionne le comportement. La façon dont l’individu réagit aux pressions du groupe est analysée en psychologie, alors que l’analyse de la conscience collective est le domaine d’étude du sociologue.
Pour D. Méda, Le lien social est « ce qui fonde la coappartenance des individus à un même espace social ». Il assure que les acteurs d’une société agissent selon des modèles collectivement acceptés afin d’éviter des ruptures sociales pour l’individu. Les formes du lien social sont variées :
La cohésion sociale est d’autant plus forte que des individus partagent des valeurs communes, acceptent les statuts sociaux et identifient de la même façon les critères de justice. L’individu va d’autant mieux intérioriser les règles et les valeurs qu’il vit dans une culture cohérente qui lui propose un modèle clair et qui lui permet de s’intégrer sans problème majeur.
De plus, la société est d’autant plus cohérente qu’il n’y a pas de contradiction vive entre les objectifs que se donnent les groupes secondaires (membres d’une organisation qui partagent un système de valeurs et de normes- syndicats, associations…) et les groupes primaires (petits groupes qui permettent une interaction directe entre les individus -groupe de travail, famille…)
La solidarité est une manière d’acquérir, d’intérioriser, d’appliquer les valeurs, les normes et les comportements dans le cadre d’une société.
La vision classique de la solidarité :
Le changement social désigne « toute transformation durable qui affecte une partie ou l’ensemble d’un système social au niveau de son fonctionnement, de sa structure (stratification, rapports sociaux) ou de ses modèles culturels (comportements, systèmes de valeurs). Théorie et visions du changement social.
Deux théories du changement social :
Deux visions du changement :
On distingue l’homme des sociétés traditionnelles, marqué par la hiérarchie sociale et le holisme (le tout s’impose à l’individu) et celui des sociétés modernes marqué par la préférence pour l’individualisme et l’égalitarisme. Pour Tocqueville, l’individualisme conduit l’homme à se soucier plus de son espace privé que de l’espace public.
Montée de l’individualisme (revendication de liberté individuelle) et permissivité sont des traits dominants des comportements français et remplacent les cadres moraux rigides des années 50-60.
Elévation du niveau de formation qui traduit notamment un besoin de sécurité, une défiance à l’égard des dirigeants, une crainte pour l’avenir. Cette élévation a des effets considérables sur les attitudes féminines (travail, mœurs…) qui se rapprochent du comportement masculin.
Toutes ces transformations nombreuses se sont effectuées à l’intérieur des structures sans modifié profondément son architecture ( même attentes vis-à-vis de la famille, de l’école).
Le travail est un modèle d’organisation et de formation du lien social car les travailleurs unis dans un même lieu et sous une même direction constituent une mini-société régie par des règles et des comportements collectivement acceptés. Loin d’être des machines à produire motivées par le seul gain financier comme le laissait supposer l’OST, les salariés mettent en place des relations informelles qui créent des normes de groupe qui permettent de rythmer le travail, et proposent un comportement à adopter. La relation est double : à la fois les individus s’accordent pour élaborer les normes du groupe mais ensuite le groupe informel exerce une influence sur les individus. L’entreprise ne doit pas aller à l’encontre de cette dimension personnelle mais intégrer ce facteur humain dans l’organisation.
Ainsi une expérience menée par Mayo en 1931 fut révolutionnaire. En étudiant l’effet des conditions de travail sur la productivité, les chercheurs ont aboutit à un paradoxe : « la productivité de l’atelier augmenta avec l’amélioration de l’éclairage mais lorsque l’on décida de baisser la lumière la productivité continua à augmenter ». Ce paradoxe fut nommé l’effet Hawthorne : les gens réagissent positivement lorsque l’on s’occupe d’eux. Les chercheurs ont découvert que l’identification au groupe pouvait être plus importante que les stimulants matériels individuels.
Le travail est donc non seulement une réalité économique, un moyen de produire efficace mais encore un moyen de se réaliser personnellement, en trouvant une satisfaction personnelle et un prestige dans le travail bien fait, de nouer des relations et d’exister socialement. Autrefois, le plein emploi donnait la possibilité à chacun de s’intégrer par le travail. Outre un revenu, le travail procure une identité, un statut et une reconnaissance sociale. Ce modèle est aujourd’hui remis en cause par le développement du chômage de masse, par l’individualisation des entreprises et la gestion personnelle des relations sociales. Cela conduit D. Méda à parler de « fin de la civilisation du travail », car comment peut-on fonder du lien social sur une réalité qui devient de plus en plus aléatoire et moins intégratrice ? Faut-il considérer que le travail n’est plus en mesure de jouer son rôle d’intégration et qu’il faut rechercher d’autres modes d’intégration ? Faut-il dissocier revenu et emploi par l’instauration d’un revenu d’existence pour éviter que l’exclusion du monde professionnel soit synonyme d’exclusion sociale ?
La socialisation est au cœur du lien sociale puisqu’elle décrit le processus qui permet l’apprentissage des règles et des valeurs qui nous permettent de vivre en société.
On doit distinguer :
La socialisation est assurée par des agents dont l’action se complète ou se contrarie.
On distingue dans ce processus :
La pauvreté désigne la situation d’un homme, d’un groupe qui n’a pas accès aux biens et services et à la dignité nécessaire pour s’insérer dans la société. La pauvreté relative est définie dans l’UE comme la vie en dessous de 50% du revenu moyen par habitant. La pauvreté va souvent déboucher sur l’exclusion.
L’exclusion est un processus de mise à l’écart et de marginalisation des individus et groupes qui ne peuvent bénéficier des ressources, du prestige et des doits nécessaires pour être socialement reconnus. L’exclusion peut être économique et symbolique.
La déviance est un comportement qui s’écarte sensiblement des normes sociales acceptées. La marginalisation sanctionne la déviance et la renforce aussi.
La marginalisation est l’état d’un individu qui refuse les valeurs de la société dans laquelle il vit (il se marginalise) ou dont la société n’accepte pas les normes de vie (il est marginalisé).
Si un groupe de marginaux crée ses propres normes, il forme une sous-culture.
L’anomie est un état dans lequel il y a carence ou déficience de règles sociales communément acceptées de sorte que les individus ne savent plus comment orienter leur conduite. L’anomie survient lorsque les groupes sociaux vivent dans des conditions matérielles et morales détériorées. Pour les théoriciens de la déviance (E. Durkheim), l’anomie s’analyse au niveau de la société comme une absence de solidarité organique.