Un " agent économique " est un individu ou un groupe d'individus constituant un centre de décision économique indépendant. L'analyse économique a donc rassemblé tous ces centres de décisions indépendants en catégories dont les trois plus importantes sont : les entreprises, les ménages et l'Etat.
Une entreprise peut se définir comme une unité de production qui acquiert sur les marchés des facteurs de production qu'elle combine en vue de produire un bien ou d'offrir un service. Elle se distingue d'une part d'une administration qui produit des services non marchands et d'autre part d'une association qui est à but non lucratif. Néanmoins cette définition ne doit pas faire oublier qu'il existe plusieurs types d'entreprises, différentes à la fois d'un point de vue économique, juridiques et organisationnel :
La concentration des entreprises est le processus au cours duquel la taille des unités de production s'accroît et le poids relatif des unités les plus importantes s'accentue, pour tendre à une plus grande efficacité, et/ou une plus grande rentabilité et/ou une extension du pouvoir sur le marché. La concentration peut engendrer une position dominante et éventuellement des situations d'oligopole voir de monopole. La logique de la concentration est financière lorsqu'il s'agit de réunir dans un même groupe des activités sans rapports techniques les unes avec les autres. Certains groupes sont ainsi diversifiés dans un secteur (BSN dans le secteur agro-alimentaire), d'autres sur plusieurs secteurs (Bouygues associe le secteur du bâtiment-travaux et les médias), d'autres enfin sont de véritables conglomérats (les conglomérats coréens par exemple à l'image de Daewoo). Il existe ainsi trois types de concentrations :
Elle s'opère par croissance interne ou externe. Enfin la concentration peut avoir des effets néfastes en termes de diffusions de l'innovation, de pouvoir de marché et de pouvoir économique et financier. D'où un contrôle de l'Etat sur les opérations de concentrations.
Les entreprises combinent des facteurs de production, respectivement le travail et le capital, pour obtenir un certain niveau de production. Le rapport entre la quantité produite et les facteurs utilisés permet de déterminer la productivité d'une entreprise. L'indicateur le plus fréquemment utilisé est celui de productivité du travail qui se définit par le rapport entre un volume de production réalisé (Y) et la quantité de travail employée (nombres d'heures ouvrées ou effectifs employés). Par exemple : 10 travailleurs produisent 100 voitures, le résultat est de 10 voitures par travailleur. La productivité du capital mesure le rapport entre le volume de la production obtenue pendant une période donnée, et le volume du capital utilisé.
Lorsque l'entrepreneur achète des biens de production, il réalise une opération d'investissement. Celle-ci peut revêtir des formes très variées : on distingue ainsi l'investissement matériel (machines…), de l'investissement immatériel (recherche et développement, formation des salariés, publicité, brevets, logiciels…). Les investissement de capacité (accroissement de la capacité de production) doivent également être distingués des investissement de productivité.
Un ménage est constitué par tout individu ou tout groupe d'individus vivant sous un même toit. Ainsi un célibataire vivant seul est un ménage au même titre qu'un couple marié par exemple. Le nombre de personnes composant le ménage importe donc peut, il s'agit ici de s'intéresser à l'unité du centre de décision. Les principales fonctions économiques des ménages consistent à fournir des facteurs de production (capital et travail) aux autres agents, et à utiliser leurs revenus pour la consommation ou l'épargne.
Les ménages tirent leurs ressources principales de la rémunération des facteurs de production (notamment les salaires) et de la détention d'un patrimoine. Ils sont alors confrontés à un premier arbitrage, entre les satisfactions qu'ils retirent de la libre disposition de leur temps et les satisfactions qu'ils espèrent obtenir grâce aux revenus du travail. Ils utilisent ensuite leur revenu pour satisfaire leurs besoins et doivent donc choisir à la fois entre les différents biens de consommation offerts par les producteurs (analyse de la structure de la consommation) et le niveau global de leur consommation (arbitrage entre consommation et épargne).
Tout d'abord une offre de travail ne doit pas être confondue avec une offre d'emploi. Dans la réalité économique, ce sont les individus qui offrent du travail et les employeurs qui demandent du travail.
L'arbitrage entre revenu et loisir : Les ménages répartissent leur temps total disponible entre le loisir et le travail rémunéré, le loisir représentant ici tout le temps non alloué au travail rémunéré. On peut donc supposer que l'offre de travail des ménages est une fonction croissante de la rémunération, c'est à dire que plus le salaire qui m'est proposé est important, plus facilement j'accepte de travailler.
La consommation consiste en l'utilisation immédiate de ressources qui disparaissent durant le processus de production. Par opposition l'investissement consiste à mettre en réserve des ressources en vue d'une utilisation future. Il existe deux types de consommations :
Les individus consomment en vue d'obtenir une satisfaction maximum, mais ils sont contraints par leurs revenus et par le prix des biens, et ne peuvent donc pas demander n'importe quelle quantité des différents biens. La contrainte budgétaire oblige donc les ménages à comparer les prix des biens substituables. La demande d'un bien est donc une fonction décroissante de son prix.
La structure de la consommation dépend également du revenu dont dispose le ménage comme l'a souligné le statisticien allemand Engel qui montre que plus le revenu est élevé, plus faible est la proportion des dépenses consacrées à la nourriture. En revanche, la proportion des dépenses consacrée aux vêtements reste la même, et celle consacrée à la santé, à la culture et au transport augmente. Cette loi est appelée loi d'Engel.
L'épargne des ménages est une composante essentielle de l'épargne nationale et comprend trois éléments :
Les déterminants de la consommation et de l'épargne sont multiples et controversés. Selon les économistes classiques, la propension à épargner, c'est à dire la part du revenu destiné à l'épargne serait une fonction croissante du taux d'intérêt : un fort taux d'intérêt, c'est à dire une forte rémunération de l'épargne, incite à diminuer sa consommation présente pour accroître son épargne, selon un effet de substitution. Keynes a renouvelé le débat dans l'entre-deux-guerres dans la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie en affirmant que le niveau de la consommation et de l'épargne est déterminé par le revenu courant. Ainsi, selon Keynes, les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que le revenu croît, mais non d'une quantité aussi grande que l'accroissement du revenu.
L'Etat qui peut être défini comme l'institution détenant le " monopole de la contrainte physique légitime " (Weber) est née à l'époque moderne et a longtemps vu son action limitée au niveau économique. Avec le XXeme siècle on passe d'une logique d'Etat minimal (qui prévalait au XIXeme siècle) à une logique d'Etat providence, ce qui s'est traduit par un élargissement de ses prérogatives dans le domaine économique et social.
C'est à Musgrave, en 1959, que l'on doit une typologie des fonctions de l'Etat :
Le budget de l'Etat représente l'ensemble des comptes qui décrivent les ressources et les charges de l'Etat. Il est déterminé par une " loi de finance " votée par le parlement et représente aujourd'hui environ 1800 milliards de francs. Les principales dépenses budgétaires de l'Etat sont l'Education nationale (17.8 % en 1995), la défense (16.5%), le travail, l'emploi et la formation professionnelle (6%) et l'équipement, le transport et le tourisme (5.7%).
Les ressources publiques proviennent pour l'essentiel des prélèvements obligatoires qui se décomposent entre les impôts (sur le revenu, sur les sociétés, TVA, taxe intérieure sur les produits pétroliers, impôt sur les grandes fortunes) et les cotisations sociales.
Le solde budgétaire représente la différence entre les ressources et les charges du budget. Si le solde est positif, le budget est en situation excédentaire ; à l'inverse un déficit budgétaire apparaît lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes. Le déficit budgétaire de la France en 1998 représentait 3% du PIB. Enfin la dette publique représente l'ensemble des emprunts contractés par l'Etat pour financer les déficit budgétaires (59% du PIB en 1998).
Les objectifs de la politique économique sont souvent résumés au travers du " carré magique " de Kaldor : la politique économique doit chercher à agir sur le taux d'inflation dans le sens d'une diminution, sur le taux de chômage, sur le taux de croissance de la production et enfin sur l'équilibre extérieur (réduction du déficit extérieur et stabilité du taux de change). Néanmoins la poursuite simultanée de ces objectifs peut apparaître conflictuelle dans certains cas. Par exemple, une diminution du chômage entraîne une hausse du taux d'inflation comme l'indique la courbe de Philipps. L'Etat doit donc opérer une hiérarchisation des objectifs. (Voir fiche 9 : Les politiques économiques et sociales).