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Les transformations économiques et sociales

De 1945 à 1973, l’économie mondiale connaît une période de forte croissance que l’on surnomme les « Trente Glorieuses ». Mais la crise économique mondiale déclenchée en 1973 entraîne une récession et des difficultés sociales considérables.

Définitions

Récession : Ralentissement de l’activité économique.

OPEP : Organisation des Pays Expor-tateurs de Pétrole qui décident de fortes hausses des prix du pétrole, déclenchant ainsi les chocs pétroliers de 1973 et 1979.

Stagflation : Situation de crise économique (entre 1974 et 1981) où la stagnation – manque de croissance économique – s’ajoute à l’inflation – hausse des prix.

« Baby-boom » : Natalité élevée pendant les années qui ont suivi la guerre, jusqu’à la fin des années 60. D’où une forte hausse du nombre de nouveau-nés et l’expression de baby-boom.

NPI : Sigle désignant les Nouveaux Pays Industrialisés. Ce sont les pays qui ont connu un décollage économique rapide à partir des années 1970. La Corée du Sud, Taïwan, Hong-Kong et Singapour sont des NPI, surnommés les quatre Dragons.

Paupérisation : Appauvrissement d’une population.

Accords de libre-échange : Accords par lesquels on réduit les droits de douane pour favoriser l’essor du commerce mondial (contraire = protectionnisme).

1. Les Trente Glorieuses (1945-1973)

A. Une croissance économique exceptionnelle

De 1945 à 1973, le monde occidental connaît une croissance économique très importante : environ + 5 % par an.

La production agricole et industrielle triple pendant cette période que l’on surnomme les « Trente Glorieuses ».

Cette croissance se manifeste également dans le commerce mondial qui profite des progrès techniques des transports et des accords de libre-échange.

Toutefois cette croissance connaît quelques limites :

  • Elle se ralentit après 1968.
  • Elle concerne surtout les États-Unis, le Japon et l’Europe occidentale.
  • Elle ignore certains secteurs traditionnels comme le textile.

B. Les mutations économiques

Cette croissance est favorisée par plusieurs éléments :

  • La demande de biens de consommation s’accroît. Elle est due :
    • au « baby-boom » de l’après-guerre
    • à l’augmentation du pouvoir d’achat (aides de l’État…)
    • à un accès plus facile au crédit proposé par les banques
  • Les industries – et l’agriculture – modernisent leurs moyens de production (mécanisation, robotisation) et développent la recherche.
  • Les entreprises les plus performantes absorbent leurs concurrentes : c’est la concentration industrielle qui crée des multinationales puissantes.
  • L’État intervient de plus en plus dans l’économie : planification, nationalisations, subventions, aides sociales…
  • Le pétrole supplante le charbon comme principale source d’énergie utilisée.

C. Transformations sociales et pratiques culturelles

Dans un cadre de vie de plus en plus urbain, la société de consommation et de loisirs s’impose, entraînant des transformations sociales et culturelles considérables.

  • Les gens vivent de plus en plus en ville où l’on voit l’essor des banlieues et des magasins à grande surface.
  • La société de consommation se répand : les foyers s’équipent (électroménager, automobile…). Les achats sont encouragés par le crédit et orientés par la publicité.
  • C’est une société de loisirs, où le temps libre a augmenté en même temps que le pouvoir d’achat. De plus en plus de personnes peuvent s’intéresser au sport, partir en voyage, écouter de la musique et regarder la télévision. L’uniformisation des goûts et des modes de vie s’affirme.
  • La durée des études s’allonge.
  • Les pratiques religieuses reculent.
  • Les modèles familiaux changent.

2. La crise économique (1973-1999)

A. Causes et déclenchement de la crise (1973-1980)

La crise économique mondiale est due à plusieurs phénomènes :

  • Les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 : les pays de l’OPEP – Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole – décident de hausses brutales du prix du pétrole. La facture pétrolière s’alourdit, ce qui ruine les économies occidentales.
  • Le système monétaire international se dérègle (1971) avec des variations sensibles du dollar qui, n’étant plus convertible en or, n’a plus de valeur fixe.
  • La concurrence des NPI – Nouveaux pays industrialisés comme Taïwan, Hong-Kong, Singapour et la Corée du Sud – qui produisent à des prix inférieurs à ceux des puissances occidentales.

B. Les effets immédiats de la crise

Stagnation, inflation et chômage apparaissent dès 1974 :

  • la croissance stagne (proche de 0 %) sauf dans les NPI.
  • L’inflation devient importante (environ 12 %).

C’est la stagflation = stagnation + inflation.

Le chômage apparaît et se renforce d’année en année : il a triplé en Europe occidentale où l’on dénombre près de 35 millions de chômeurs. De plus, les entreprises ont de plus en plus tendance à s’installer dans des pays où la main-d’œuvre est bon marché.

C. Des essais de solutions

Deux types de solutions ont été essayés sans grand succès :

  • La relance par la consommation, avec une hausse des aides de l’État pour augmenter le pouvoir d’achat.
  • La relance par la rigueur : réduction des aides sociales, moins d’intervention de l’État, privatisations des entreprises et réductions d’impôt.

Mais les solutions nationales ont échoué. Bien que l’inflation se soit fortement ralentie après 1986, le chômage s’est maintenu.

D. Une société en difficulté

La persistance du chômage a entraîné une grande paupérisation : le nombre de pauvres et surtout d’exclus – les SDF, Sans Domicile Fixe – augmente, tandis que se multiplient les emplois précaires.

Cette crise sociale coûte très cher aux États ; c’est une des causes, en France, du déficit de la Sécurité sociale.

Dans les pays développés, elle entraîne des poussées de violence dans les banlieues et remet en cause les valeurs traditionnelles.

Sur le plan politique, elle se traduit dans la plupart des pays par l’alternance.

Dans les pays du tiers monde, moins aidés, la situation devient dramatique, d’autant que les flux d’émigration sont freinés par les pays industrialisés.

Malgré les efforts des gouvernements, la crise économique et sociale persiste et crée de graves tensions dans une société où les écarts de niveau de vie s’accentuent. Une certaine reprise est apparue aux États-Unis mais l’issue de la crise dans l’ensemble du monde demeure incertaine.

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