Le monde actuel est en pleine recomposition depuis la fin de la Guerre Froide (1989). Deux évolutions contraires se dégagent : d’une part la multiplication des frontières et d’autre part le contrôle du monde par des organisations regroupant des États.
Nombre de pays : environ 50 en 1945, 192 aujourd’hui (dont certains récents. Ex. : la Russie date de 1991).
Frontière : Limite reconnue internationalement, séparant deux États indépendants.
Libre-échange : Principe de base du libéralisme (ou économie de marché) assurant la libre circulation des hommes et des marchandises dans un espace donné.
Nationalisme : Tendance d’une nation à se croire supérieure aux autres et à le manifester parfois agressivement.
Le nombre d’États indépendants dans le monde n’a cessé d’augmenter au xxe siècle, à chaque grande étape historique.
Le monde est divisé en 192 États indépendants. Un État indépendant contrôle un territoire, est doté de frontières le délimitant, dispose d’une armée, d’une monnaie et organise la vie de ses habitants comme il l’entend (sécurité, perception des impôts, lois fixant les règles).
Il existe plusieurs types d’États : des démocraties (régime dans lequel les dirigeants respectent les libertés fondamentales du peuple qui les a élus) ou des dictatures (régimes où le pouvoir est confisqué par un homme ou un parti qui l’exerce de façon autoritaire).
Un État n’est pas toujours reconnu par les autres. Certains ont du mal à faire accepter leur existence à leurs voisins ou au reste du monde, parce qu’elle est ressentie comme une menace (ex. : Israël et les Pays arabes) ou parce que leur régime politique déplaît.
De nombreuses frontières sont contestées dans le monde. Il est fréquent que deux pays se disputent sur le tracé d’une frontière commune. Les raisons peuvent être politiques (volonté de l’un d’étendre son territoire), économiques (s’il y a des richesses dans le territoire contesté) ou humaines (pour récupérer une population incluse dans l’État voisin).
La fin de la Guerre Froide s’accompagne aussi souvent, en Europe et dans le reste du monde, du développement de nationalismes agressifs entre pays ou entre peuples (ex. : en Yougoslavie).
De ces tensions, il résulte souvent des guerres entre États voisins (ex. : Inde et Pakistan) ou à l’intérieur même d’un État (guerre civile), comme au Rwanda.
En Europe, beaucoup d’États sont nés de la redéfinition des frontières après les deux guerres mondiales. Les changements ont été très importants en Europe orientale, mais il y a aussi eu des modifications de frontières à l’Ouest (en particulier, celles de l’Allemagne qui avait été coupée en deux États en 1949).
La plupart des États du tiers monde sont nés de la décolonisation enclenchée après la Seconde Guerre mondiale : les pays européens ont accordé leur indépendance aux territoires qu’ils possédaient (Afrique, Asie).
D’importantes modifications de frontières ont eu lieu depuis 1989 en Europe de l’Est et dans l’ex-URSS, avec la chute du bloc communiste. L’URSS, dissoute en 1991, a donné naissance à plusieurs États indépendants (Russie, Ukraine…) qui ont pour la plupart choisi d'adhérer à la CEI, l’Allemagne s’est réunifiée (en 1990), la Tchécoslovaquie s’est séparée en deux (1993) et la guerre en Yougoslavie a fait éclater le pays (1991-1999).
Il y a aujourd’hui quatre fois plus d’États qu’il y a cinquante ans. Ils ne restent pas isolés : le monde s’organise par regroupements, pour collaborer et faire progresser les pays.
Presque tous les États du monde adhèrent à l’Organisation des nations unies, fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1945) et qui siège à New- York, pour assurer la paix et la sécurité dans le monde. Bien que ses possibilités d'intervention soient limitées, l’ONU joue un rôle important dans l’organisation du monde actuel car elle représente une autorité morale.
L’action principale de l’ONU consiste à assurer le maintien de la paix partout où elle est menacée. Pour cela, elle dispose de troupes armées, les casques bleus, et peut faire pression sur les pays agresseurs en leur imposant des sanctions.
Son objectif est de favoriser le respect des droits de l’Homme et de faire appliquer le droit international, notamment en condamnant les pays exerçant des violences à l’égard de leur population.
L’ONU exerce également une action sociale et culturelle visant à réduire les inégalités, par le biais de ses nombreuses organisations (l’UNESCO pour la culture, l’OMS pour la santé…).
Pendant la Guerre Froide, de nombreux États ont conclu des alliances militaires pour se défendre en cas d’agression (ex. : l’OTAN). Ces alliances permettent aux pays membres d'entretenir une coopération étroite et de parler d’une seule voix à l’échelle mondiale : c’est une manière d’acquérir de la puissance.
Il existe aussi de nombreuses organisations à but économique : il s’agit de pays qui se regroupent pour former un grand marché, ce qui est favorable aux échanges et donc à l’économie. L’Union européenne assure ainsi la libre circulation des biens et des hommes entre ses pays membres, sans droits ni contrôle de douane. Elle vient de se doter d’une monnaie unique. Les États-Unis ont formé l’ALENA en 1992, avec le Canada et le Mexique.
Des organisations à but culturel regroupant plusieurs États sont enfin possibles. C’est le cas de la Francophonie qui, rassemble ceux qui, à travers le monde, parlent le français (Canada, Vietnam, Afrique…).
Une ONG est une organisation privée et non politique qui fonctionne à l’aide de dons.
Les ONG ont la plupart du temps un but humanitaire, c’est-à-dire qu’elles aident des pays ou des peuples qui souffrent (guerres, maladies…). Très nombreuses et spécialisées, elles jouent un rôle important pour soulager la détresse des populations en danger (ex. : Médecins Sans Frontières).
Leur action est souvent limitée par des contraintes politiques. Elles réalisent un travail très important dans le monde, mais souvent risqué.
Il existe dans le monde de grandes aires de civilisation, implantées depuis des siècles, qui présentent d’importantes différences. Cependant, une tendance à l’uniformisation inspirée du mode de vie occidental se dessine aujourd’hui.
Une civilisation est une zone géographique dans laquelle la majorité des populations adhère à une identité commune ancienne, fondée sur la religion, les traditions…
La civilisation occidentale est marquée par l’héritage politique et culturel de l’Antiquité gréco-romaine, par les valeurs de la religion chrétienne qui s’y est développée, ainsi que par les idées des Lumières qui ont inspiré la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. Ce modèle, à base européenne, s’est ensuite diffusé dans d’autres régions du monde, et notamment aux États-Unis.
Il existe en Orient plusieurs grandes civilisations, vieilles de plusieurs siècles : civilisations hindoue, chinoise ou japonaise. Elles s’appuient sur la religion (souvent le bouddhisme), sur des traditions et sur une organisation de la société fortes. Elles ont conservé une identité culturelle puissante.
La civilisation musulmane, apparue au viie siècle, regroupe un monde très divers mais soudé par la place importante accordée à l’islam dans la vie quotidienne.
Plusieurs autres civilisations se dessinent, mais de façon moins nette, car elles sont composées d’éléments divers : celle(s) d’Afrique noire ou d’Amérique latine.
La civilisation occidentale rayonne à travers le monde de nombreuses manières : par la religion chrétienne, les langues (usage répandu de l’anglais) ou encore les valeurs (les droits de l’Homme).
Au xxe siècle, cette influence s’est renforcée et étendue à d’autres domaines. Ainsi, des modes de consommation alimentaire se diffusent dans le monde entier, de même que la culture ou les vêtements. L’Occident maîtrise aussi la majorité des flux d’information dans le monde et impose souvent sa manière de voir. Cette suprématie est parfois dénoncée par le reste du monde comme une forme d’impérialisme.
Cette influence occidentale croissante est liée à la mondialisation : la civilisation occidentale est devenue, par certains aspects, une civilisation universelle.
Cependant, la civilisation occidentale semble fragilisée sur d’autres plans : vieillissement démographique, perte des territoires colonisés depuis 1945.
De plus, l’adoption par le reste du monde de modes de consommation occidentaux ne signifie pas pour autant adhésion aux valeurs occidentales, qui sont loin d’être admises partout : il s’agit donc plus de modernisation que d’occidentalisation des sociétés. Il existe également de nombreuses manifestations de rejet de la civilisation occidentale dans le monde.