Depuis 1989, l’Europe a connu de nombreux bouleversements. L’éclatement du monde communiste (1989) et la disparition de l’URSS (décembre 1991) créent de nouveaux États et de nouveaux problèmes. La résurgence des nationalismes entraîne des tensions et des guerres. Le monde continue à se transformer.
Mickhaïl Gorbatchev (né en 1931) : devenu secrétaire général du PCUS en mars 1985, il lance la restructuration – la Perestroïka – de son pays, ensemble de réformes destinées à moderniser l’URSS. Il s’engage vis-à-vis de l’Occident dans une politique de détente. Élu président de l’URSS en 1989, il est contraint de démissionner en décembre 1991.
Embargo : Imposer l’embargo à un pays (ex. : l’Irak), c’est limiter ou contrôler étroitement les importations en vue de faire pression sur lui.
Pluralité des partis politiques (ou système pluraliste) : Plusieurs partis sont autorisés, au contraire de l’ancien régime communiste des démocraties populaires où le parti unique était la règle.
Décollectivisation des terres : Mesures par lesquelles les exploitations agricoles collectives tendent à redevenir privées.
Surendettement : Situation d’endettement excessif d’un pays.
Intégrisme musulman : Attitude de musulmans qui, en voulant appliquer strictement les règles religieuses, se refusent à toute évolution.
En 1989, l’ensemble des pays de l’Est profitent de l’assouplissement du régime soviétique pour revendiquer leur autonomie. L’URSS, dirigée depuis 1985 par Mickhaïl Gorbatchev, décide de ne pas intervenir.
Dès mai 1989, la Hongrie ouvre le « rideau de fer », provoquant une ruée de ses habitants vers l’Autriche ; elle sort du Pacte de Varsovie.
En Pologne, des élections organisées en juin 1989 donnent la majorité au syndicat d’opposition Solidarnosc – « Solidarité » –, dont le chef Lech Walesa est élu président de la République en décembre 1990.
Dans ces deux pays, la pluralité des partis politiques est autorisée.
Le 9 novembre 1989, le Mur de Berlin, symbole de la Guerre Froide, est ouvert. Une conférence internationale aboutit à la réunification de l’Allemagne. Celle-ci est effective en octobre 1990.
Dans l’ensemble des anciennes démocraties populaires, comme la Tchécoslovaquie ou la Roumanie, un système pluraliste s’installe.
Le bloc de l’Est a éclaté. Le Pacte de Varsovie est dissous en février 1991. Progressivement, la Pologne, la République Tchèque et la Hongrie entrent dans l’OTAN.
La Perestroïka – ou restructuration – est un ensemble de réformes politiques et économiques lancées par Gorbatchev et destinées à moderniser l’URSS.
Ainsi dans le domaine politique, la pluralité des candidatures est instaurée. Dès lors, le président de l’URSS est élu : c’est une nouvelle fonction occupée dès juin 1989 par Gorbatchev.
En économie, les entreprises retrouvent une certaine autonomie. La décollectivisation des terres commence. Ce passage à l’économie de marché suscite l’inquiétude de la plupart des Soviétiques qui découvrent l’inflation et le chômage.
Les différentes républiques qui composent l’URSS manifestent pour demander leur autonomie. Les États Baltes l’obtiennent en 1990. Ils sont suivis par les autres peuples.
De plus en plus critiqué, Gorbatchev échappe de justesse à un coup d’État conservateur. Déconsidéré, il démissionne en décembre 1991 : c’est la fin de l’URSS.
La Russie se trouve désormais dirigée par Boris Eltsine, l’ancien opposant à Gorbatchev.
La création en décembre 1991 de la CEI – Communauté des États Indépendants – qui groupe douze des anciennes Républiques soviétiques, marque les difficultés de ces pays à se détacher les uns des autres.
Les problèmes économiques et sociaux sont importants. L’opinion publique déçue réhabilite souvent les anciens membres des partis communistes.
À partir de 1991, les États-Unis apparaissent comme la seule puissance capable d’intervenir partout dans le monde. Malgré un fort endettement, ils ont gardé une grande capacité militaire et ont conservé leurs alliances.
Face à eux, la Russie, en proie à un véritable chaos économique, n’a pas conservé le prestige de l’URSS dont elle se veut l’héritière.
La résurgence des nationalismes est très marquée depuis 1990. Elle entraîne, en Europe notamment, de graves conflits et des remaniements d’États.
Ainsi en janvier 1993, la République tchèque s’est séparée pacifiquement de la Slovaquie.
Par contre, plusieurs conflits très graves, accompagnés de génocides, ont provoqué de 1991 à 1995 le démembrement de la Fédération yougoslave dominée par les Serbes. Slovénie, Croatie, Bosnie et Macédoine sont devenues indépendantes. À son tour, le Kosovo tente d’échapper à la Serbie.
Les pays du tiers monde, en proie aux problèmes de surendettement, sont dominés commercialement, financièrement et technologiquement par les pays développés. Les guerres civiles ou ethniques se multiplient comme au Rwanda.
Dans certains pays musulmans, l’opposition à l’Occident se manifeste par l’intégrisme islamique. Les mouvements intégristes utilisent le terrorisme contre les pays riches ; ils provoquent le déclenchement de guerres civiles, comme en Algérie.
Certains conflits localisés aggravent les tensions. C’est le cas lors de la guerre du Golfe en janvier 1991. Le dictateur irakien Saddam Hussein ayant occupé le Koweït, une force multinationale, dirigée par les États-Unis, l’oblige à se retirer et impose à l’Irak un embargo très dur.
Depuis 1991, le processus de paix au Proche-Orient est réenclenché sous l’impulsion des États-Unis. La création d’un État palestinien est envisagée. Les Palestiniens peuvent administrer certains des territoires qu’ils réclament. Mais le processus est régulièrement freiné par des actes terroristes commis par des extrémistes religieux juifs ou arabes palestiniens.
L’éclatement du monde communiste, la disparition de l’URSS et la perte de prestige de la Russie ont renforcé la puissance des États-Unis. Mais la multiplication de conflits nationalistes accentue les tensions dans ce monde multipolaire.