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La crise des années 30 dans le cadre européen

L’idée essentielle

Dès 1930, la crise venue des États-Unis frappe l’Europe. Face à l’ampleur du recul économique et du désastre social, les démocraties semblent impuissantes et sont très vite remises en cause. Des régimes autoritaires se développent alors en Europe. Les conséquences politiques et diplomatiques vont être considérables.

Définitions

Dévaluation : Action d’abaisser la valeur d’une monnaie, en particulier par rapport aux monnaies étrangères.

Antiparlementarisme : Opposition au régime parlementaire, accusé d’inefficacité, notamment en période de crise.

Fascisme : Régime fondé par Benito Mussolini en Italie à partir de 1922 ; il se caractérise par la dictature d’un parti unique et l’exaltation du nationalisme.

Krach : Effondrement brutal des cours de la bourse.

1. La crise et sa propagation en Europe

A. Des États-Unis à l’Europe centrale

Le 24 octobre 1929, le krach de la bourse de New York, Wall Street, déclenche une crise économique qui se propage rapidement en Europe centrale. Les banques et les particuliers américains rapatrient leurs capitaux placés à l’étranger, ce qui entraîne la faillite des banques, notamment en Allemagne et en Autriche.

De plus, les pays européens privés de cet argent, doivent réduire leurs importations, ce qui amène un ralentissement général du commerce international. L’effondrement des prix agricoles et industriels pousse à une diminution des productions qui provoque le chômage.

B. L’Europe occidentale touchée plus tardivement

Le Royaume-Uni, atteint par la crise après l’Allemagne, doit dévaluer sa monnaie – la livre sterling – en 1931.

La France est épargnée par la crise jusqu’à l’automne 1931. Dès lors elle subit une crise moins brutale mais plus durable que ses voisins.

C. Chômage et détresse sociale

Les conséquences sociales de la crise sont désastreuses en Europe comme dans le reste du monde. Le nombre des chômeurs s’accroit rapidement alors qu’aucune indemnisation n’est prévue pour les aider. On compte en 1932 :

  • en Allemagne : 6 millions de chômeurs
  • au Royaume-Uni : 2,7 millions de chômeurs
  • en France : 0,35 millions de chômeurs

Le pouvoir d’achat s’effondre et la misère s’étend.

2. Les bouleversements en Europe

A. La crise des démocraties

Dans un premier temps, les démocraties à tradition libérale se refusent à intervenir dans l’économie. Elles se contentent de mesures modérées comme la réduction des dépenses publiques. Ainsi les salaires des fonctionnaires sont réduits – décision très impopulaire. Les pays qui ont des colonies, comme le Royaume-Uni et la France, intensifient leurs liens avec elles. Mais, dans l’ensemble, ces mesures semblent peu efficaces.

Cette impuissance à résoudre la crise économique entraîne une remise en cause des démocraties. L’antiparlementarisme se développe, d’autant que l’instabilité ministérielle – comme en France – accroît l’inquiétude. Les mouvements d’extrême droite s’amplifient, réclamant un régime plus autoritaire et plus efficace.

B. La montée des dictatures

Les régimes autoritaires sont renforcés par la crise. L’URSS de Staline, – seul pays épargné par la crise – et l’Italie fasciste y voient la preuve du bien-fondé de leurs critiques de la démocratie occidentale.

L’essor des dictatures en Europe pendant les années 30 est impressionnant : Allemagne (où le parti nazi tire profit de l’ampleur de la crise économique et sociale), pays baltes, Bulgarie, Grèce, Roumanie… Sur 28 États européens, en 1938, on compte seulement 13 démocraties.

Les tensions internationales s’accroissent en raison de l’agressivité accrue des régimes autoritaires.

C. L’intervention des États dans le domaine économique (1933-1939)

Cette intervention se fait d’abord dans les États à régime autoritaire comme l’Italie et l’Allemagne. Ces dictatures développent une politique de grands travaux et des programmes d’armement pour assurer le plein emploi. Ils cherchent aussi à vivre en autarcie, c’est-à-dire à produire eux-mêmes tout ce dont le pays a besoin, sans devoir recourir aux importations.

Dans les démocraties, l’intervention des États est plus tardive, à l’image des États-Unis. Suivant le modèle américain, la France se lance dans une politique de grands travaux de dépenses sociales. En remettant les gens au travail, en soutenant la hausse du pouvoir d’achat, ils espèrent une reprise de la consommation. Le Royaume-Uni, quant à lui, compte sur ses colonies pour surmonter la crise.

La crise des années 30 en Europe provient directement de la crise américaine, avec les mêmes caractéristiques économiques et sociales. Mais en Europe on voit également l’affrontement entre deux types de régimes politiques. Les démocraties hésitent à intervenir dans l’économie tandis que les régimes autoritaires semblent plus engagés dans la lutte contre la crise. L’agressivité de ces derniers va très vite mener à la Seconde Guerre mondiale.

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