Profitant d’une grave crise économique et politique, Hitler est nommé chancelier d’Allemagne à partir de janvier 1933. En un peu plus d’un an, il établit une dictature totalitaire. Prônant la supériorité de la race aryenne, il renforce les mesures d’exclusion contre les races dites « inférieures ». Pour agrandir l’« espace vital » de la « race des seigneurs », Hitler lance un programme de réarmement qui débouche sur une politique d’agression.
Adolf Hitler (1889-1945) : né en Autriche, il connaît une jeunesse difficile. Blessé au cours de la Première Guerre mondiale, il prend en 1920 la tête du NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands – le futur parti nazi). Après l’échec d’un coup d’État à Munich en 1923, il écrit en prison Mein Kampf – (Mon Combat), dans lequel il développe ses thèses antisémites et racistes. Nommé chancelier en janvier 1933, il installe rapidement une dictature totalitaire.
Chancelier : Chef du gouvernement (Premier ministre) en Allemagne.
SS : « Schutz Staffel » : sections de protection, milice au service du parti nazi.
Gestapo : « Geheime Staats Polizei » : police politique d’État.
Hitler prend le pouvoir de façon légale en profitant d’une grave crise économique et politique.
À partir de 1930, l’Allemagne est durement touchée par la crise économique née aux États-Unis en 1929. La production s’effondre et le pays compte 6 millions de chômeurs en 1932. Les gouvernements se succèdent, incapables de maîtriser la situation.
Le mécontentement de la population s’exprime par la montée des partis extrémistes, dont le parti communiste, et le parti nazi dirigé par Adolf Hitler.
L’arrivée au pouvoir d’Hitler se fait par des voies légales mais dans un climat de violence. De 1930 à 1932, tandis que les milices nazies – les SA, sections d’assaut – brisent les grèves et répandent la terreur dans la rue, les élections sont de plus en plus favorables au parti nazi, soutenu par des hommes d’affaires anticommunistes. Sous leur pression, le président Hindenburg nomme Hitler chancelier le 30 janvier 1933.
En quelques mois, les nazis imposent leur dictature. Ils commencent par éliminer les autres partis politiques : le parti nazi reste seul autorisé.
En mars 1933, Hitler reçoit les pleins pouvoirs. En juin 1934, par la purge sanglante de la « Nuit des longs couteaux », il fait supprimer une partie des chefs des SA.
Fermement soutenu par l’armée, Hitler devient à la mort du président Hindenburg, en août 1934, le Führer – le chef.
Hitler impose une dictature qui contrôle tout : c’est un totalitarisme. Le principe en est : un seul peuple – « ein Volk », dans un seul État ou « Empire » – « ein Reich » –, suivant un seul chef – « ein Führer ».
Le totalitarisme hitlérien
« Ein Volk » un peuple |
Suprématie de la race aryenne Regroupement des populations de langue allemande |
Exclusion des races « inférieures » Élimination des juifs Politique expansionniste agressive |
« Ein Reich » un Etat (Reich = Empire) |
État centralisé Parti unique : parti nazi |
Propagande Embrigadement de la population répression et terreur camps de concentration |
« Ein Führer » un chef |
Pleins pouvoirs à Hitler, guide infaillible | Serment de fidélité à Hitler Fin des libertés fondamentales Culte de la personnalité |
Principes | Moyens d’application |
Entouré d’hommes qui lui sont dévoués, Hitler dirige un état centralisé et unifié où le parti nazi contrôle l’administration locale, les quartiers, les entreprises ; les libertés fondamentales sont supprimées.
Le « Führer » – le chef – détient tout le pouvoir. Il s’appuie sur la milice des SS qui exécute impitoyablement ses ordres.
Dirigée par Himmler, la Gestapo, police secrète d’état, arrête, torture et déporte les opposants dans les premiers camps de concentration, créés en 1933, comme Dachau près de Munich.
L’opposition est rendue difficile.
Une intense propagande, dirigée par Goebbels, utilise la presse, la radio, le cinéma et l’art. Les symboles hitlériens comme la croix gammée et l’aigle impériale sont affichés partout.
De grandes cérémonies militaires sont organisées, à Nuremberg, pour démontrer la force de l’armée réunie autour du Führer.
Les jeunes gens, embrigadés dans des organisations comme les « jeunesses hitlériennes », suivent un entraînement militaire obligatoire et obéissent aveuglément à leurs chefs. L’enseignement est contrôlé.
Les SS organisent des autodafés, bûchers où ils brûlent en public les livres interdits.
L’idéologie nazie se fonde sur l’idée de la supériorité de la race aryenne, race de seigneurs censée être représentée par les Allemands.
Une politique d’exclusion systématique se met en place contre les peuples dits « inférieurs ». Les plus touchés sont les juifs, qui sont exclus de la société par les lois de Nuremberg en 1935. Persécutés lors de la « Nuit de cristal » en novembre 1938, ils sont systématiquement éliminés à partir de 1942 : c’est la « solution finale ».
En tant que représentants de la « race des seigneurs » , les nazis veulent rassembler les Aryens, agrandir leur « espace vital » et rétablir la toute-puissance de l’Allemagne.
Pour supprimer le chômage, l’État nazi entreprend d’abord de grands travaux autoroutiers et urbains.
Puis, en violation du traité de Versailles de 1919, il lance, à partir de 1936, un plan de réarmement de l’Allemagne et rétablit le service militaire obligatoire ; à la même date, il remilitarise la Rhénanie.
Le pays vit de plus en plus en autarcie : il doit devenir indépendant, produire ce dont il a besoin sans importations. Cette politique prépare la guerre.
L’Allemagne sort de son isolement et se rapproche des autres dictatures.
L’expansion nazie commence.
En 1939, l’Allemagne nazie ne compte plus de chômeurs ; elle est devenue la deuxième puissance industrielle du monde. Mais elle connaît une dictature totalitaire antisémite et se lance dans l’éprouvante Seconde Guerre mondiale qui détruira ce régime.
À partir de 1939, Hitler et ses alliés se lancent dans la conquête rapide de l’Europe et de l’Asie. À la fin de 1941, la victoire leur semble acquise. Mais l’entrée en guerre de l’URSS, puis des États-Unis, ajoutée à d’immenses efforts, permet aux vainqueurs de sortir d’un conflit marqué par des génocides atroces.