Il existe dans le monde actuel de grands écarts de richesse entre les pays et les individus. Ces écarts se sont creusés au xxe siècle. On parle de monde à plusieurs vitesses pour caractériser cette diversité.
IDH : Sigle créé par l’ONU, désignant l’Indice de Développement Humain. L’IDH permet de mesurer les conditions de vie des habitants d’un pays. Il prend en compte l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation et les revenus d’une population. Il se mesure de 0 à 1 ; plus il est élevé, plus la situation des populations est satisfaisante (celui de la France est de 0,946).
PMA : Pays les moins avancés. Ex. : l’Inde, le Mali (Afrique de l’Ouest).
PNB/hab. : Le Produit National Brut par habitant est l’ensemble de la production d’un pays en un an, divisée par le nombre d’habitants.
Quelques PNB/hab. significatifs en 1995 :
Japon : 39 600 $ | Corée du Sud : 9 700$ |
États-Unis : 27 000 $ | Brésil : 3 600 $ |
France : 25 000 $ | Inde : 340 $ |
Pays riches | Pays pauvres |
L’étude du monde actuel fait ressortir de très fortes inégalités entre riches et pauvres, qu’il s’agisse de continents, de pays ou d’habitants d’une même ville. Ces inégalités économiques et sociales se creusent-elles ou se réduisent-elles en cette fin de xxe siècle ?
À l’échelle du monde, il existe une opposition entre les pays développés, dits du Nord (car ils se situent pour l’essentiel dans l’hémisphère Nord, à part l’Australie et la Nouvelle-Zélande), et ceux du tiers monde ou du Sud. Les pays développés sont des pays riches, qui jouissent d’un haut niveau de développement. Au contraire, ceux du Sud connaissent de nombreux problèmes et leurs populations sont très pauvres.
À l’échelle des continents, il existe également de très grands écarts de richesse. Ainsi, l’Amérique du Nord est très riche, tandis que l’Amérique latine est, pour l’essentiel, composée de pays pauvres. De même, à l’intérieur de chaque continent, de grandes disparités se font jour : ainsi, en Europe, la Roumanie est beaucoup plus pauvre que la Suisse.
À l’échelle d’un pays, il est fréquent que des régions riches et des régions pauvres se côtoient. C’est le cas en Italie : les régions du Nord, qui constituent le cœur économique et industriel du pays, sont très riches ; au contraire, celles du Sud, plus rurales, sont nettement plus défavorisées (taux de chômage très élevé).
Dans les grandes villes, il existe des quartiers riches et des quartiers pauvres, parfois très proches. Ainsi, à Mexico, les bidonvilles jouxtent les immeubles modernes. À New York, le centre des affaires, Manhattan, est voisin du quartier noir pauvre, Harlem.
Les écarts de richesse entre les pays se mesurent à l’aide du PNB/hab. Cet indicateur permet des comparaisons internationales, mais il constitue une mesure de la richesse des habitants seulement en fonction de la richesse totale du pays ; il ne donne aucune indication sur les conditions de vie des habitants. Or, un pays peut être riche et ses habitants pauvres faute de redistribution équitable des richesses.
Pour évaluer les conditions de vie des populations, on utilise l’IDH. Là encore, les écarts sont très forts entre les pays développés comme le Canada (plus fort IDH du monde) et ceux du tiers monde comme l’Inde (où l’IDH est faible).
Les pays du Sud connaissent des problèmes économiques et sociaux considérables, liés à la faiblesse des revenus de l’État et des citoyens. Les populations du tiers monde sont ainsi confrontées à des problèmes :
Les sociétés des pays du Sud sont très inégalitaires : une petite minorité très riche et une large majorité pauvre, qui vit dans des conditions très précaires, coexistent. Ces inégalités criantes s’observent notamment dans les grandes villes.
Les différences entre pays (ou régions) riches et pauvres peuvent s’expliquer par des causes climatiques (les régions quasi désertiques sont défavorisées), par le relief (les régions de montagne sont souvent plus pauvres, comme les Andes en Amérique du Sud) ou bien par la nature des sols (difficulté de cultiver sur les sols pauvres du Sahel en Afrique). Les catastrophes naturelles peuvent également aggraver le dénuement de certaines régions (inondations au Bangladesh).
L’inégale répartition des ressources naturelles (comme l’eau, le pétrole) est aussi facteur d’inégalités de richesse. Ainsi, les pays du Moyen Orient (Arabie Saoudite, Koweït) sont devenus très riches grâce au pétrole, tandis que certains pays d’Afrique doivent tout importer, ce qui pèse sur le budget de l’État.
La réussite des pays développés s’explique souvent par la révolution industrielle, qui a eu lieu en Europe et aux États-Unis au xixe siècle. De cette époque date l’essor économique de ces pays, fondé sur l’industrie.
Au contraire, les pays du tiers monde n’ont pas connu cette phase de décollage économique lié à l’industrialisation. Certains ont attribué le retard de ces pays à la colonisation par les pays européens.
Certains pays sont durablement appauvris par des guerres ou par des problèmes économiques liés à leur régime politique. C’est le cas de l’Afghanistan ou encore de l’Irak. Au contraire, une situation de paix est souvent favorable à la prospérité.
La forte croissance démographique peut également être un facteur qui aggrave les problèmes économiques. En effet, il est difficile pour un État pauvre de subvenir aux besoins d’une population très nombreuse (éducation, santé…).
Cependant, une population nombreuse peut aussi être un atout pour l’économie, comme aux États-Unis, parce qu’elle constitue un grand marché de consommation et procure une main-d’œuvre abondante.
Les PMA sont les pays les plus pauvres du monde. Leur population est confrontée à de nombreux problèmes et connaît des conditions de vie très précaires.
D’autres pays, comme la Chine, connaissent actuellement un développement certain. Le niveau de vie de la population s’élève et les conditions de vie s’améliorent (alphabétisation, hausse de l’espérance de vie, amélioration de la ration calorique…).
Les pays disposant de ressources importantes en pétrole, comme l’Arabie Saoudite, ont connu un enrichissement rapide et spectaculaire. La plupart de leurs habitants y vivent dans de très bonnes conditions.
Quelques pays, appelés NPI (ou pays émergents), connaissent un développement rapide fondé sur l’industrie, grâce à un faible coût de la main-d’œuvre. Le niveau de vie est similaire à celui des pays les moins développés d’Europe. Cependant, cette réussite demeure fragile, comme l’illustre la crise économique en Asie de 1997, qui a plongé des millions de personnes dans la misère.
Les grandes puissances économiques qui composent la Triade sont des pays riches. Leur population dispose d’un haut niveau de vie, qui leur permet d’avoir accès à la consommation et de vivre agréablement. Mais ces pays connaissent également des problèmes, comme le chômage ou l’exclusion. Une partie de leur population est pauvre (13 % de pauvres aux États-Unis).
Certains pays, à économie largement agricole, sont un peu moins riches, comme la Grèce. Les conditions de vie des populations y sont néanmoins satisfaisantes.
La Russie et les PECO connaissent des évolutions contrastées. Leur point commun est d’être en période de transition, entre le modèle communiste et l’économie de marché. Certains, comme la Pologne ou la Hongrie, progressent rapidement tandis que la Russie traverse une grave crise qui appauvrit la population.
Le monde actuel présente donc un très large éventail de la pauvreté à la richesse. Ces inégalités ont tendance à se creuser davantage.