La France a changé de visage entre 1945 et nos jours. Le mot clé pour comprendre cette période est la modernisation qui a touché en profondeur l’économie et la société françaises.
Choc pétrolier : Forte hausse du prix du pétrole en 1973 (x 4) sur décision des pays producteurs, qui a plongé dans la crise les pays importateurs de pétrole.
Trente Glorieuses : Période de forte croissance de l’économie, qui a duré environ 30 ans, de la fin de la Seconde Guerre mondiale au choc pétrolier de 1973.
Population | 40 millions | 60 millions |
% d’agriculteurs dans la population active | 36 % | 5 % |
% des actifs dans le secteur tertiaire | 25 % | 70 % |
Taux de chômage (en % de la population active). | très faible | 11,5 % |
1946 | 1999 |
Depuis 1945, la France a complètement changé sur le plan économique et social. Après une nécessaire reconstruction au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle a traversé une longue période de croissance et de modernisation (les Trente Glorieuses) avant de subir les retombées de la crise de 1973.
La guerre a eu pour conséquence de nombreuses destructions (usines, voies de communication, villes). Il a donc fallu remettre en marche l’économie française. Le plus urgent a d’abord été de redresser la production agricole (pour supprimer le rationnement alimentaire), ainsi que le secteur énergétique (charbon) et l’industrie.
Le rôle de l’État a été fondamental dans cette reconstruction qui a duré plusieurs années. Il a encadré les actions, en particulier en nationalisant les secteurs clés de l’économie (énergie, transports, banques…).
Sur le plan social, l’action de l’État a également été déterminante : de gros progrès ont été effectués, avec la création de la Sécurité sociale qui assure la protection des travailleurs en cas de maladie.
La reconstruction s’est faite également grâce à une importante aide américaine (plan Marshall).
Au début des années 50, la France est reconstruite. Sa modernisation commence alors.
La période qui suit la guerre est caractérisée par une forte croissance économique : la production française augmente de façon rapide et importante. Cette croissance touche tous les secteurs de l’économie. Elle se traduit par de profonds changements, dont le principal est la modernisation.
C’est tout d’abord l’agriculture qui connaît un essor spectaculaire grâce à une modernisation considérable (diffusion de machines, d’engrais…) qui permet une forte hausse des productions. La France devient un grand pays agricole exportateur, en particulier grâce à l’aide de l’Union européenne (rôle de la PAC). Mais cette évolution s’est faite au prix de la disparition de très nombreuses petites exploitations agricoles non rentables.
Dans le même temps, la France devient une grande puissance industrielle. Tous les secteurs industriels connaissent un développement important : hydroélectricité (grâce à l’équipement du Rhône et des rivières des Alpes), exploitation du gaz de Lacq, essor de la production automobile (Renault), des industries de consommation (électroménager, textile…). De nouveaux secteurs industriels performants sont créés, comme l’aéronautique (construction des Airbus, du Concorde), l’aérospatial.
La France devient un grand pays exportateur (le 4e du monde) car ses produits sont appréciés. Jusqu’aux années 70, c’est donc un pays prospère qui se développe rapidement.
Dans ces années de prospérité, les Français, confiants en l’avenir, font plus d’enfants qu’auparavant : c’est le « baby-boom », phénomène qui dure jusqu'à la fin des années 60 et qui entraîne un rajeunissement de la population. Cette croissance démographique a des effets économiques positifs (forte consommation des familles).
La population augmente aussi fortement grâce à l’immigration : la France fait appel à des travailleurs étrangers pour son industrie qui manque de main-d’œuvre. Cette immigration massive a joué un rôle important dans l’essor économique.
La population française connaît d’autres mutations : essor du travail des femmes, progrès de l’urbanisation, et plus généralement modernisation. Cette modernisation modifie la vie quotidienne en profondeur :
Cependant, la croissance ne bénéficie pas à tout le monde. De plus, certains pans de l’économie demeurent à l’écart du progrès ou en sont victimes :
La crise qui a démarré en 1973 et se poursuit encore actuellement s’explique par les retards de l’économie française qui n’est pas suffisamment performante pour résister à la concurrence internationale accrue. Il faut adopter de nouvelles méthodes de travail et la France est à la traîne.
Le déclencheur de la crise de 1973 est la hausse du prix du pétrole (multiplié par 4), voulue par les pays producteurs. Cette hausse subite constitue un handicap car elle se traduit par un alourdissement du coût de l’énergie pour les industries françaises.
Pour moins dépendre du pétrole, l’État lance une politique coûteuse d’équipement en centrales nucléaires.
La crise modifie en profondeur le secteur industriel. Les activités anciennes comme l’extraction du charbon, la sidérurgie1 ou le textile connaissent de graves difficultés économiques, victimes de la concurrence des pays où la main-d’œuvre est moins coûteuse. Elles doivent licencier beaucoup de personnel et de nombreuses entreprises disparaissent après avoir fait faillite. Les secteurs qui se maintiennent doivent se moderniser en introduisant de plus en plus de machines qui remplacent le travail humain (c’est la robotisation).
Le nombre de travailleurs dans l’industrie diminue donc, surtout dans les domaines les plus touchés, ce qui crée un chômage très important dans des régions comme le Nord. Le secteur secondaire ne représente plus qu’un quart des actifs (contre 40 % avant la crise) : on parle de désindustrialisation de la France.
En revanche, le secteur tertiaire connaît un essor considérable ; c’est même le seul secteur de l’économie qui crée des emplois. Les besoins se développent fortement dans des domaines comme les services, les transports, le tourisme, l’enseignement…
Pour lutter contre la crise, l’État adopte des politiques variées mais qui s’avèrent souvent peu efficaces. Le principal problème demeure le chômage élevé : en 1999, il représente 11,5 % de la population active, soit environ 3 millions de chômeurs.
La société, à la suite de mai 1968, connaît une importante libéralisation et des changements rapides. Cela se traduit par les progrès de la situation de la femme, par l’apparition de nouveaux modèles familiaux, par le développement de l’éducation (que l’on essaie de diffuser au plus grand nombre) et de l’accès à la culture (télévision, cinéma, ordinateurs).
L’influence américaine dans la culture (musiques, films...) se fait de plus en plus sentir, en particulier auprès des jeunes.
La société française est confrontée à de graves problèmes liés à la crise économique : l’apparition d’exclus liée au chômage, la montée de la violence dans certains quartiers défavorisés, la diffusion de la drogue, l’alcoolisme.
L’économie française a donc connu de profonds changements depuis 1945 : le pays s’est transformé.