Le Japon est un des membres de la Triade. Il draine dans le monde entier une image de richesse et d’innovation. Or la puissance japonaise semble s’enfoncer de plus en plus dans la crise. Cette crise a duré 10 ans et les Japonais appellent cette période : la « décennie perdue ». Est ce que cet état d’esprit japonais a été influencé par la crise et quel est il actuellement ?
Le Japon est un archipel (regroupement d’îles) de 6 000 îles dont les principales sont Hokkaido, Honshu, Shikoku et Kyushu. Le territoire est étiré sur 3 000 km et a une surface de 378 000 km2 et est occupé aux trois quart par les montagnes.
126 millions de Japonais se concentrent sur des plaines côtières étroites et compartimentées. Les mêmes espaces sont disputés par les industries, les loisirs, les infrastructures de transports…
Les Japonais ont été contraints de réaliser des aménagements sur la mer que l’on nomme des terre-pleins. Des tunnels sous-marins ont été construits ainsi que des îles artificielles. Les Japonais ont été contraints d’aménager leur cadre de vie.
Le Japon se trouve sur une zone instable de l’écorce terrestre qui bouge liée aux fluctuations de la tectonique des plaques. Les volcans, les séismes (Kobe en 1995) et les tsunamis menacent continuellement le territoire insulaire japonais. Les risques sont également climatiques : les typhons touchent les régions côtières. Les plaines surpeuplés , les villes et les grands aménagements sont particulièrement vulnérables.
Les Japonais développent des politiques de prévention en éduquant la population et cela dès le plus jeune âge au sein des écoles.
Les valeurs japonaises traditionnelles ont favorisé la puissance, comme le goût du travail, compétence, respect de la hiérarchie, importance du groupe…
Mais la société change, en particulier la jeunesse qui refuse le modèle social et les contraintes de l’entreprise.
L’atout de cette mutation réside dans le fait que l’évolution peut régénérer l’économie en apportant une nouvelle attractivité. Ce renouveau est important car la population japonaise est vieillissante.
Enfin, l’Etat intervient depuis les années 90 beaucoup moins qu’auparavant. Le METI qui est le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie japonais, jouait un plus grand rôle dans le sens qu’il intervenait directement dans la recherche en la subventionnant et en limitant les importations…
Le rôle de l’Etat s’est modifié après la crise et préfère laisser la concurrence agir même s’il garde un œil sur ces affaires.
Ce changement de position de l’Etat est une modification dans l’esprit japonais : l’Etat plus permissif offre un peu plus de libertés dans la gestion des affaires.
Les grands groupes japonais ou keiretsus qui sont des grands groupes japonais constitués autour d’un pôle financier, sont les assises de la puissance japonaise. Leur structure est originale car les sociétés qui la composent sont étroitement liées pour être plus efficaces dans la lutte économique. Mais, avec la crise, les liens entre ces entreprises sont moins forts. Par conséquent, les sociétés en bonne santé n’aident pas toujours celles qui sont en faillites. Cet état d’esprit de concurrence est nouveau dans la vie économique japonais.
Les PME (entreprise de taille moyenne ou modeste de moins de 500 salariés) ont subi les premiers moments de la crise. Or, ce sont les PME qui fournissent aux grands groupes des pièces détachées, ce sont des sous-traitants. Les grandes sociétés, afin de demeurer concurrente, leur imposent des prix très bas, ils licencient actuellement beaucoup.
Les Japonais ont un style de vie particulier du fait même du milieu défavorable qui leur impose des contraintes. Les japonais ont appris à s’adapter au paysage et aux dangers du milieu. Sur ces terres, ils ont construits des sites de haute-technologie. Mais la crise économique a inscrit des modifications encrées beaucoup plus libérales où la concurrence domine l’entraide entre entreprise.
Or, ce modèle aussi se fissure. Par conséquent le regain de nationalisme qui gagne le gouvernement japonais est à la fois annonciateur de fissures économiques mais également d’un autre danger, beaucoup plus dangeureux