La versification est l’ensemble des règles qui régissent la poésie.
Le vers est basé surle rythme. C’est le nombre et l’accentuation des syllabes qui vont définir cerythme.
Pour calculer lenombre de syllabes, il faut prendre en compte toutes les syllabes sauf la syllabe avec un -e- muet en fin de vers. Le poète peut également avoir éludé un-e- devant une voyelle ou un -h- muet au sein d’un vers.
Exemple :
« Ce voyageur ailé, comm(e) il est gauche et veul(e) ! » (Baudelaire, l’Albatros)
Ce vers contient 12 syllabes, le -e- de comme et de veule ne compte pas.
Un poème peutcontenir des vers de différente longueur. Si la structure est toujours la même, on dit que les vers sont réguliers.
Si la structure est irrégulière, on dit que les vers sont libres.
Un vers qui contienthuit syllabes s’appelle un octosyllabe.
« Les vases ont des fleurs de givre,(le -e- de givre est muet)
Sous la charmille aux blancréseaux ; » (Théophile Gauthier)
Un vers qui contientdix syllabes s’appelle un décasyllabe.
« Il était un grand mur blanc - nu,nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute,haute, haute,
Et par terre un hareng saur - sec,sec, sec. » (Charles Cros)
Un vers qui contientdouze syllabes s’appelle un alexandrin.
« J’aime le son du Cor, le soir, aufond des bois,
Soit qu’il chante les pleurs de labiche aux abois, » (Alfred de Vigny)
Les vers peuvent êtrecoupés par un signe de ponctuation. Cette coupure s’appelle une césure.
Exemple :
« Je fais souvent le rêve étrange etpénétrant
D’unefemme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime, » (Verlaine, Mon rêvefamilier)
Si un alexandrin estcoupé par la moitié, chaque partie de 6 syllabes s’appelle un hémistiche.
Exemple :
« La mer est ton miroir ; tucontemples ton âme »(Baudelaire, L’homme et la mer).
Lorsqu’un vers setermine dans le vers suivant, cela s’appelle un enjambement.
Exemple :
« Mais à ces doux tableaux monâme indifférente
N’éprouve devant eux ni charme nitransport ; » (Alphonse de Lamartine)
Les paragraphes d’un poème s’appellent les strophes.
Un poème écrit enalexandrin et formé de deux quatrains et deux tercets s’appelle un sonnet.
Le rythme du poèmeest également donné par la façon dont les rimes sont faites et s’enchaînent.
Les rimes peuventêtre suivies : aabb.
« Le Loup vient et s’assied, les deuxjambes dressées
Par leurs ongles crochus dans lesable enfoncées.
Il s’est jugé perdu, puisqu’il étaitsurpris,
Sa retraite coupée et tous seschemins pris, » (Alfred deVigny, La mort du Loup)
Les rimes peuventêtre croisées : abab.
« Dans le bassin des Tuileries,
Le cygne s’est pris en nageant,
Et les arbres, comme aux féeries,
Sont en filigrane d’argent. » (Théophile Gauthier)
Les rimes peuventêtre embrassées : abba.
« Comme de longs échos qui de loin seconfondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Lesparfums, les couleurs et les sons se répondent. »(Charles Baudelaire)